"Ce que font les athlètes paralympiques, c'est exceptionnel"

Les Jeux paralympiques débutent vendredi à Pékin. L'ancien skieur fribourgeois Bastien Murith invite le grand public à suivre l'événement.

En 2018, Bastien Murith a perdu la mobilité de ses jambes après un accident de baignade, un plongeon, où sa tête a heurté le fond. © Bastien Murith

Deux semaines après la fin des JO, place aux Jeux paralympiques de Pékin jusqu'au 13 mars. Les 12 athlètes suisses disputeront dès samedi quatre disciplines. Sans grande surprise, la délégation helvétique ne compte aucun sportif fribourgeois dans ses rangs. On se tournera surtout vers le ski alpin pour les chances de médaille, notamment avec le Valaisan Théo Gmür.

Bastien Murith se réjouit de ce rendez-vous. "Ce sont les premiers Jeux d'hiver que je suivrai en tant que personne handicapée. J'ai un autre regard sur l'événement. Je m'en inspire." Depuis un accident dans un lac qui l'a rendu paraplégique en 2018, l'ancien spécialiste de skicross se déplace en fauteuil roulant. "L'émotion est encore plus forte, car on sait ce qu'on a perdu et d'où on vient."

Pour le Fribourgeois de 26 ans, la manifestation participe à une reconnaissance. "Le chemin n'est pas tous les jours facile. Alors ce que font ces athlètes, faire une descente en tant qu'amputé ou malvoyant par exemple, c'est exceptionnel. J'invite tout le monde à regarder!"

La marge de progression reste néanmoins importante. "Il y a un manque de médiatisation", regrette Bastien Murith. "C'est décevant, on devrait en faire plus. Ces sportifs méritent tout autant qu'une personne valide. Mais on va vers le mieux. Les stades des Jeux d'été de Londres (2012) ou de Rio (2016) étaient par exemple beaucoup plus remplis qu'avant", observe-t-il.

A son échelle, Bastien Murith veut éveiller les consciences. Il fait la promotion du sport handicap à travers ses réseaux sociaux, "des plateformes qui touchent tout le monde", dit-il. Récemment, ce collaborateur de Swiss Ski a aussi animé un podcast, "Inside our head", pour mettre en avant l'importance du mental dans le sport. "C'est un sujet dont on parle peu. Pour moi, 97% de ma rééducation s'est faite dans la tête."

Avant son accident, ce collaborateur de Swiss-Ski rêvait des JO en skicross. "Aujourd'hui, j'aimerais participer aux Paralympiques en natation. La discipline convient à mon nouveau corps, car je n'ai besoin de rien d'autre que mes bras pour avancer." Il participera d'ailleurs à ses premières compétitions à la fin du mois, en Allemagne.

Frapp - Alexia Nichele
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