Batteries au lithium: "Ça pourrait finir en drame!"

Mal triés, ces déchets sont un danger pour les usines et centres de tri. A Posieux, la Saidef fait face à une hausse des départs d'incendie.

La Saidef a pu maîtriser les incendies dans l'intervention des pompiers jusqu'ici. © Saidef

Depuis le début de l'année, l'usine d'incinération de la Saidef à Posieux doit intervenir en moyenne une fois par mois pour éteindre des départs d'incendie.  Le phénomène et son ampleur sont nouveaux.

Une situation qui inquiète Henri Klunge, responsable environnement et sécurité. "Les nouvelles batteries au lithium-ion prennent feu plus facilement. On a toujours retrouvé des batteries dans les déchets, mais avant, elles ne prenaient pas feu." 

Ces batteries au lithium se trouvent partout: dans les téléphones, les ordinateurs, les vélos électriques, ou encore les cigarettes électroniques. Elles ont l'avantage d'être légères et de ne pas perdre leur charge quand elles ne sont pas utilisées. Par contre, le lithium est instable, il supporte mal la chaleur ou l'eau. 

Mauvais tri

La Saidef se trouve au bout de la chaîne et ne peut que constater les mauvais comportements de certaines personnes en termes de tri. "Les gens doivent bien comprendre qu'ici, on ne trie pas les déchets!" lance Henri Klunge. 

Les objets composés d'une batterie au lithium nécessitent un traitement spécial. Il ne faut donc pas les jeter dans les ordures ménagères, mais les retourner au magasin ou les amener dans des centres de tri. 

Eviter un drame

Jusqu'ici, l'usine a pu maîtriser les feux sans l'intervention des pompiers. Contraitement à l'incendie qui a eu lieu dans une halle à Cressier en juillet dernier, sûrement dû à une batterie au lithium. Autre exemple dans un centre de recyclage fin juin à Satigny (GE). 

"Ça pourrait finir en drame", souligne Henri Klunge. "Evidemment, on a tout le matériel de prévention pour éteindre les incendies. Mais si notre fosse à déchets prend feu et que la situation devient incontrôlable, il y a peu de chose à faire. Le matériel qui arrive ici est fait pour être brûlé." 

Un tel scénario serait aussi une catastrophe écologique. "On traite nos fumées pour éviter les polluants dans l'atmosphère, mais si cela ne passe pas par nos installations de traitement de fumées, on retrouvera ces polluants dans l'air", conclut le responsable.

RadioFr. - Vincent Dousse
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