"C'est une bonne année pour les pommes et les poires"

La distillerie Morard, au Bry, a receptionné cette année 150 tonnes de fruits. L'an dernier, elle n'en avait reçu que quinze tonnes.

Valentin Pugin, l'un des associés de la distillerie Morard, estime qu'il faut se diversifier pour durer. © RadioFr

La distillerie Morard, au Bry, tourne actuellement à plein régime. Les particuliers lui amènent presque tous les jours des fruits de leur verger et ce, entre juillet et novembre. Avec la météo de cette année, la récolte des fruits a débuté plus tôt et se terminera aussi avec un peu d'avance. Malgré la canicule, la sécheresse et les intempéries, 2022 est globalement une bonne année, surtout pour les pommes, les poires et les coings. "Un peu moins pour les prunes et les pruneaux, même si la floraison a été bonne, ça n'a pas donné suite. L'ensemble de la région fribourgeoise est concernée", constate Valentin Pugin, l'un des associés de la distillerie.

En tout, l'entreprise familiale a pu acheter cette année 150 tonnes de fruits contre quinze tonnes seulement l'an dernier. "A titre de comparaison, une mauvaise année comme en 2021, on a reçu zéro kilo de coing et cette année, on a plus de 20 tonnes"; des coings qui seront transformés en eau-de-vie et en vinaigre. Et parfois, il n'est juste pas possible d'accepter des fruits. "On refuse les pommes si vraiment elles ne sont pas mûres ou si elles le sont trop, explique le trentenaire. Mais on aimerait avoir davantage de poires à Botzi, par exemple, car la demande est là. Les années où il grêle, les producteurs nous en apportent plus, parce qu'ils ne savent pas quoi faire avec les déchets et nous, on les transforme en alcool".

Les défis sont nombreux

Si la météo peut jouer des tours, la distillerie Morard, la seule professionnelle du canton, doit aussi faire face à un changement de la consommation. Il y a quarante ans, "les gens recherchaient la quantité avant la qualité pour leurs petits verres. Aujourd’hui, c’est l’inverse" analyse Valentin Pugin.

Comme tout le monde, la distillerie Morard doit faire face à l’augmentation du coût de la vie : le mazout, l’électricité ou encore le matériel d’emballage coûtent plus cher. Résultat : les bouteilles de schnaps sont vendues un à deux francs plus cher depuis juillet.

Créée dans les années septante par Paul Morard, la distillerie s’est diversifiée au cours des années. À côté de la goutte, l’entreprise produit aussi du vinaigre et surtout du vin cuit qui représente presque les trois quarts du chiffre d’affaires. Dans les années à venir, Valentin Pugin espère pouvoir produire à nouveau du jus de pommes au Bry.

La distillerie Morard organise une journée portes ouvertes le samedi 12 novembre, de 10h à 16h, au Bry, à l'occasion de la journée nationale des distillateurs.

RadioFr. - Delphine Bulliard
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