Championnat du monde: la Suisse fessée

Après deux victoires, l'équipe de Suisse a été ramenée sur terre par la Suède au Championnat du monde de Riga mardi soir. La sélection de Patrick Fischer s'est inclinée 7-0.

Leonardo Genoni pas à son avantage contre la Suède © KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Les joueurs suisses se sont-ils vus trop beaux? Trop forts? Exemplaires au sortir du premier week-end de compétition, les Suisses sont tombés sur un adversaire qui leur a donné du fil à retordre et une belle claque. La Suisse n'était plus habituée à prendre de pareilles déculottées. Il y avait eu un 6-0 contre la Russie à Québec en 2008 et un 6-0 à Moscou contre la Suède. Les Scandinaves avaient également passé un 12-1 à Vienne. Mais c'était en 1987.

On aime parler de bête noire lorsque l'on évoque sportivement la Suède en raison des récents affrontements entre les deux pays qui ont conduit à quelques blessures ouvertes dans le coeur des supporters helvétiques. Hockeyistiquement, tout le monde a en mémoire la finale du Championnat du monde de Copenhague en 2018 et ce succès des Scandinaves aux tirs au but.

Henrik Tömmernes et ses coéquipiers, très mal partis dans la compétition avec deux revers contre le Danemark et le Bélarus, ont cette fois pris ce duel par le bon bout. Car alors que la Suisse avait plutôt bien commencé son match, le Tre Kronor a pu trouver la faille via une habile déviation de Fröden à la 9e sur une séquence où la Suisse n'a eu de cesse d'être en retard sur le porteur du puck. Et 85 secondes après, c'est Adrian Kempe qui a pu doubler la mise d'un tir des poignets pris de loin. Dommage que Raphael Diaz ait laissé trop de place à l'attaquant des Los Angeles Kings.

Cette réussite a aussi mis en lumière la performance plus que moyenne de Leonardo Genoni. Très bon contre les Tchèques, le portier zougois a évolué bien loin de ses standards. Si le 3-0 d'Olofsson (23e) part très bien malgré l'angle fermé, le 4-0 de Fröden (31e) est entièrement imputable au portier six fois champion de Suisse. C'est d'ailleurs à ce moment-là que Patrick Fischer a décidé d'épargner une éventuelle humiliation à son portier en faisant entrer Melvin Nyffeler.

Cette lourde défaite est là pour rappeler que la Suisse ne peut se permettre le moindre relâchement ni le moindre soupçon d'arrogance. Cette sanction face aux Scandinaves doit agir comme une tape sur les doigts des joueurs de Patrick Fischer. Il n'est absolument pas question de paniquer, mais de se servir de cette performance pour grandir au cours d'un tournoi spécial.

En concédant un nombre trop élevé de punitions, la Suisse s'est sabordée tout au long de la rencontre. Comme si la frustration de voir la situation lui échapper se matérialisait dans des charges limites ou des coups de canne inutiles.

Au chapitre des rares points positifs, on peut citer l'énergie sans relâche d'un Tristan Scherwey ou les tentatives de Grégory Hofmann.

Maintenant la Suisse doit analyser cette baffe et repartir avec un visage conquérant pour son quatrième match jeudi après-midi (15h15) contre une Slovaquie invaincue en trois matches.

ATS
...