Chute d'une télécabine: possible à Fribourg?
"Le risque zéro n'existe pas", affirme-t-on du côté de Moléson et Télécharmey, "même si tout est mis en oeuvre pour éviter un accident."

C'est le pire cauchemar de toute personne qui monte dans une télécabine. Le pire cauchemar de chaque exploitant aussi: un câble qui cède, une cabine qui chute... Le drame qui s'est produit dimanche à Stresa, dans le nord de l'Italie, serait dû à la rupture d’un câble. L'accident, qui a fait 14 victimes, met en garde toute une profession.
Et à Fribourg?
Antoine Micheloud, le directeur des remontées mécaniques de Moléson, est formel: "Le risque zéro n'existe pas. J'aimerais vous dire qu'il n'y a pas ce risque en Suisse, mais il est évidemment présent. On travaille chaque jour pour l'éviter." Et d'ajouter: "On n'aime pas le rappeler dans ces circonstances, mais le transport de personnes en télécabine est certainement le plus sûr au monde."
Claude Gendre, directeur de Télécharmey abonde dans ce sens: "On ne peut pas exclure un accident en Suisse, mais le risque est extrêmement faible et tout est mis en œuvre pour que ça n'arrive pas."
Accidents rares
Il est vrai que les accidents de télécabine en Suisse sont rares. Le dernier s'est produit en 1972 à Betten-Bettmeralp, en Valais. Treize personnes avaient perdu la vie.
Pour Claude Gendre, directeur de Télécharmey, l'arrêt des remontées mécaniques italiennes durant la pandémie peut avoir joué un rôle dans l'accident: "Une installation qui ne tourne pas, c'est peut-être une installation qui est moins surveillée. C'est très bien qu'en Suisse les remontées mécaniques aient fonctionné. Elles ont ainsi pu avoir l'ensemble des services et révisions nécessaires." Mais le directeur de Télécharmey reste très prudent lorsqu'il mentionne l'accident de Stresa: "On ne connaît pas encore tous les éléments du drame pour prendre position."
Des contrôles stricts
Les deux exploitants fribourgeois expliquent que de nombreux contrôles ont lieu régulièrement sur les différentes installations. Câbles, pylônes, roues, chaque partie des installations est contrôlée.
"Rien que pour les câbles, on effectue un contrôle visuel des épissures tous les mois. Chaque année, il y a un contrôle vidéo. Et tous les trois ans, on les passe dans un système magnéto-inductif", précise Claude Gendre.
Même stratégie à Moléson: "On fait notamment une sorte de radiographie des câbles tous les trois ans, ça permet de voir si la structure interne est saine" indique Antoine Micheloud.