"Condamner le Hamas, mais mettre en garde Israël"

Il faut condamner avec fermeté l'attaque du Hamas, mais il ne faut pas pour autant qu'Israël oublie la loi, prévient Joseph Deiss.

Israël pilonne la Bande de Gaza sans discontinue. L'Etat hébreux a prévenu que sa réponse à l'attaque du Hamas serait terrible. © Keystone-ATS

Des milliers de morts de part et d’autre, un nombre encore plus grand de blessés, et toujours cette onde de choc dans le monde entier. Impossible d’établir un bilan précis de cette guerre qui oppose le Hamas à Israël, tant les affrontements et les découvertes macabres se suivent.

Et ceux qui vont certainement payer le prix le plus cher, ce sont les civils. C'est ce que craint l'ancien Conseiller fédéral en charge du Département des affaires étrangères et ex-président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Joseph Deiss. Notamment à cause du siège promis par Israël à Gaza. Près de 190’000 Palestiniens ont déjà fui leur maison pour se réfugier dans des bâtiments de l’ONU. La peur de l’imminence de l’attaque fait trembler la population.

Pour autant, le Hamas n’est pas remis en question dans la Bande de Gaza, au contraire, l’organisation est soutenue par les civils. Ceci s’explique sans doute par la misère dans laquelle ils vivent, estime l’ancien conseiller fédéral.

"Peu probable que le Hamas ait agi seul"

Ce qui manque, selon Joseph Deiss, c’est une prise de conscience collective. Il faut condamner les attaques terroristes, mais enjoindre aussi Israël à respecter le droit international et la protection de la population civile, même lorsque l’on se défend légitimement. "Attaquer un territoire si petit, c'est forcément tirer sur des enfants, ce qui constitue un crime selon le droit international tout comme la prise d'otage."

Ses combattants se sont-ils entraînés à l’étranger? Et d’où viennent toutes ses armes? De nombreuses questions tracassent Israël et le monde entier tant l’attaque de samedi était une surprise et un choc. Impossible d’organiser une telle opération depuis la Bande de Gaza sans une aide extérieure. C’est sans doute le cas et Joseph Deiss, tout comme de nombreux observateurs, a de forts soupçons vis-à-vis d’un pays du Moyen-Orient : l’Iran, l’un des ennemis historiques de l’État hébreux.

RadioFr. - Hugo Savary / Loïc Schorderet
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