Le Conseil d’État dit non à une caisse maladie publique

Une motion réclame une caisse maladie publique à Fribourg. Le Conseil d’État refuse, considérant que le canton n’a pas le nombre d'assurés, ni le réseau de soins nécessaire pour un tel projet.

Le gouvernement indique qu’il suivra de près l’évolution du projet Béluga et évaluera les possibilités de rapprochement futur. © Keystone

Le Gouvernement fribourgeois rejette pour l'instant l’idée de créer une caisse publique cantonale d’assurance-maladie. Il répond ce lundi à une motion déposée par les députés Simon Zurich et Marie Levrat.

Les deux socialistes souhaitent s'inspirer du projet genevois "Béluga", actuellement en étude de faisabilité. Le but: réduire de 20% la prime moyenne dans le canton.

Dans sa réponse rendue publique ce lundi, le Conseil d’État reconnaît l’urgence de maîtriser la hausse des coûts de la santé, mais estime qu’une caisse publique fribourgeoise serait prématurée. Genève attend en effet encore un rapport pour déterminer, entre autres, le nombre minimal d’assurés nécessaire pour atteindre la "masse critique", essentielle pour éviter de fortes fluctuations de primes.

Or, avec environ 349'000 assurés dans le canton, Fribourg dispose d’une population inférieure à celle de Genève (492'000), souligne le gouvernement. "Si le projet Béluga identifie la difficulté d’atteindre une masse critique suffisante comme un risque […] il en serait de même si le Canton de Fribourg devait développer sa propre caisse", écrit-il dans sa réponse.

Un autre écueil de taille réside dans l’organisation des soins: pour offrir des primes réduites de 15 à 20%, une caisse publique doit s’appuyer sur un réseau de soins intégrés, avance le Conseil d'Etat. Une structure dont le canton de Fribourg ne dispose pas actuellement. 

Le gouvernement indique qu’il suivra de près l’évolution du projet Béluga et évaluera les possibilités de rapprochement futur. Cependant, il recommande le rejet de la motion des deux socialistes.

Frapp - Mattia Pillonel
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