Contre-projet à l'initiative sur les urgences débattu

Les débats ont été nourris mardi autour du décret concernant le contre-projet à l'initiative "Pour des urgences de proximité".

Le contre-projet prévoit de supprimer les inégalités financières dans la prise en charge en ambulance. © KEYSTONE

Les députés fribourgeois ont débattu mardi du décret concernant le contre-projet à l'initiative constitutionnelle "Pour des urgences hospitalières publiques 24/24 de proximité". Le paquet, avec le cautionnement et le prêt à l'Hôpital fribourgeois (HFR), passera en votation le 9 juin.

Le décret sera voté mercredi au terme d'une deuxième lecture. Le débat d'entrée en matière a suscité de nombreuses interventions, qui toutes ont reconnu la difficulté d'appliquer l'initiative. Celle-ci a au moins le mérite d'obliger à une discussion sur le sujet, ont relevé certains députés, à l'image du Vert Nicolas Pasquier.

"Le contre-projet renforce le système hospitalier fribourgeois", a indiqué la présidente de la commission ad hoc Anne Meyer Loetscher. Le texte prévoit un soutien financier supplémentaire du canton pour assurer une prise en charge sanitaire "équitable et de qualité à la population", a rappelé le conseiller d'Etat Philippe Demierre.

Coût de 7,2 millions

Le coût du contre-projet est estimé à 7,2 millions de francs par an, a précisé le ministre de la santé. Le canton prendra aussi en charge l’entier des coûts des mesures visant l’équité entre les régions concernant les interventions ambulancières ainsi que les coûts de l’amélioration de la chaîne des secours pour les urgences vitales.

Le texte prévoit également un système de soins intégré et coordonné capable de répondre avec la plus haute qualité à toutes les situations d’urgence. Il comprend encore un renforcement de la médecine communautaire avec un réseau de centres de santé, permanences et maisons de garde, répartis sur le territoire.

L'initiative n'a pas reçu de soutien. Sa mise en ½uvre nécessiterait un investissement compris entre 35 et 40 millions de francs et un coût d’exploitation annuelle entre 11 et 13 millions. "Tout en mettant en jeu la sécurité de la population fribourgeoise et la qualité de la prise en charge", avait averti l'exécutif en novembre.

Surcharge croissante

La réorganisation de l’offre ces dernières années a engendré la fermeture de prestations dans les régions périphériques, estiment les initiants. Ils veulent que l’Etat garantisse un service d’urgences hospitalières publiques 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, dans le sud, dans le centre la partie alémanique du canton.

Les auteurs de l'initiative évoquent en outre la surcharge croissante de certains services de l’HFR Fribourg - Hôpital cantonal, qu’ils expliquent notamment par la centralisation des prestations. Leur texte avait été déposé en juin 2021, avec 10'483 signatures valables, alors que 6000 paraphes étaient requis.

ATS
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