Coup de frein à la vente d'huile de CBD

La Confédération a récemment décidé de serrer la vis sur ce dérivé légal du cannabis. Les producteurs doivent désormais le rendre "impropre à la consommation."

La vente de CBD avec moins d'1% de THC est légal en Suisse. © Keystone

Des milliers de personnes en Suisses en consomment pour soulager des douleurs chroniques ou soulager des insomnies : l'huile de CBD. Ce dérivé du cannabis est vendu légalement avec un taux de substance psychotrope (THC) inférieur à 1%. Sauf que fin mars, l'Office fédéral de la santé public a décidé de restreindre l'accès à ce produit.

Il oblige, à présent, les producteurs d'huiles contenant du CBD à ajouter un dénaturant artificiel pour rendre le produit impropre à la consommation et ainsi réduire la consommation abusive par voie oral. En d'autres termes, une substance doit être ajoutée pour rendre le produit moins agréable au goût. "C'est une décision totalement absurde, lance Maxime Mellina, chargé de projet au GREA, le groupement romand des addictions, et en charge des questions autour du cannabis. Le CBD n'est pas un psychotrope. Il est utilisé d'une façon peu dangereuse et pas abusive et ne sert qu'à soulager des douleurs. Au final, on rend dangereux un produit qui ne l'est pas aujourd'hui ; on ne comprend pas très bien cette décision." 

La recherche des effets du CBD sur la santé est encore en cours mais selon Maxime Mellina, il n'y avait pas de raisons tangibles justifiant  ce choix. "Il n'y a pas eu, en l'état des connaissances, des déclarations d'incidents ou de décès à cause de la consommation de ces huiles de cannabis." Maxime Mellina craint maintenant que cette décision ait des répercussions plus graves. "Des personnes pourraient opter pour le CBD sous forme de fumée, ce qui est plus beaucoup plus dangereux pour la santé."

Du côté des producteurs, ce choix est difficilement compréhensible également. "On espère encore qu'un retour en arrière est possible car, chaque jour, énormément de clients viennent en chercher chez nous et en ont besoin", détaille une responsable du magasin KayaShop en ville de Fribourg.

Un recours contre cette décision était possible auprès du Tribunal administratif fédéral jusqu'à la fin du mois d'avril. "À ce jour, nous n'avons pas été informé qu'un recours avait été déposé", note Simone Buchmann, chargée de communication à l'Office fédéral de la santé publique.

RadioFr. - Mehdi Piccand
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