"Je pense déplacer mon argent dans une autre banque"
Le rachat de la deuxième banque suisse par UBS provoque des incertitudes chez les clients. Prise de pouls ce lundi à Fribourg.
"Avec tout ce qui s'est passé ces derniers jours, il faudrait que j'aille retirer tout mon argent", plaisante une personne au téléphone, devant l'enseigne fribourgeoise de Credit Suisse. L'annonce du rachat de la banque par UBS dimanche soir a secoué tout le pays. Lundi, à Fribourg, les gens en parlent en passant devant la succursale et de temps en temps, quelqu'un jette un coup d’œil à travers les portes vitrées.
Si à l'intérieur, les guichets sont calmes, l'incertitude règne chez les clients. "J'ai encore confiance en Credit Suisse, mais ça fait peur, témoigne une personne à la sortie de la succursale. Je suis encore en train de réfléchir, je pense que je vais déplacer mon argent dans une autre banque."
Pour d'autres, la confiance est rompue. "Il n'y a plus de Credit Suisse pour moi", déclare un retraité déçu. "Je pense qu'au niveau de la gestion, UBS n'est pas mieux", commente encore un autre client. La nouvelle du rachat a été un choc pour lui. Son entreprise vient de racheter une société dont les comptes sont chez l'ex-numéro deux helvétique. "Ça ne m'enchante pas. Credit Suisse ne sera plus la même banque, je ne pense pas y rester encore longtemps." Parmi ceux qui veulent fermer leurs comptes, on pense à partir à la Raiffeisen, à la Poste ou à la Banque cantonale fribourgeoise.
Ecouter aussi la réaction de Paul Coudret, ancien conseiller économique à la BCF:
Une soixantaine de collaborateurs
Du côté des employés, des consignes strictes les empêchent de témoigner auprès des médias. À la succursale de la ville de Fribourg, un responsable nous demande de contacter le service de presse pour toute question, nous indiquant que lui-même ne pourra pas nous répondre. Les collaborateurs fribourgeois n'ont pour le moment aucune information sur l'avenir de leurs postes.
Rappelons que Credit Suisse possède deux succursales dans le canton, à Bulle et Fribourg, qui représentent une soixantaine de collaborateurs. Ces dix dernières années, la banque a fermé quatre enseignes: Guin en 2013, Romont en 2016, Châtel-Saint-Denis en 2018 et Morat en 2022.
