"J'ai été marqué par l'uniformité de vos sacs poubelles"

Connu sur le web pour ses vidéos humoristiques, David Castello-Lopes est de passage à Fribourg pour son spectacle "Authentique". Interview.

Depuis le mois de mai, l'auteur est en tournée en Suisse et en France, faisant régulièrement salle comble. © Frapp

Frapp: David Castello-Lopes, qu'est-ce qui vous a donné envie de mettre en scène un spectacle sur l'authenticité? 

David Castello-Lopes: J'avais surtout envie de faire un spectacle. Un spectacle d'humour, mais où j'explique des choses. Et je voulais qu'il y ait un thème qui traverse la pièce. Je trouve que l'authenticité est quelque chose de très humain. Il n'y a que nous qui ayons la capacité de montrer un visage qui ne correspond pas à ce que nous sommes vraiment. C'est un réservoir à blagues parce que cela nous permet de mettre en avant nos petitesses, nos vanités, tout ce qui n'est pas très glorieux.

Plus précisément, à quoi ressemble ce spectacle?

Je pense que les gens qui connaissent mes vidéos ne seront pas trop dépaysés. Au lieu d'être devant une caméra, je suis sur scène, mais j'explique toujours des choses avec humour et en projetant des vidéos. J'ai souhaité garder un aspect très journalistique. Si vous avez un peu vu ce que je fais, vous savez que j'aime aussi faire de la musique. C'est quelque chose que vous pourrez retrouver dans le spectacle.

Vous gardez donc l'outil vidéo. Vous aviez peur de vous en séparer?

Pas exactement. Je sais que dans le stand-up, certains pensent que la plus grande gloire possible est d'être seul sur scène sans aucun artifice, mais ce n'est pas mon avis. Et puis j'ai surtout voulu garder la vidéo parce que j'aime beaucoup montrer des documents. Je ne dis pas "croyez-moi sur parole!", je m'appuie sur des éléments concrets. Encore une fois, c'est mon côté journaliste qui ressort.

Quelque chose qui change radicalement en revanche, c'est le rapport au public. Sur internet, cela s'arrête la plupart du temps aux commentaires. Comment vous avez appréhendé cette différence? 

C'est vrai que la première fois où l'on se retrouve face à des salles qui réagissent peu, on a tendance à paniquer parce que c'est très désagréable comme sensation. Et puis au fil du temps, on apprend que ça fait tout simplement partie du métier et que les gens qui n'ont pas ri n'ont pas forcément détesté. Je me souviens de certaines personnes qui tiraient une mine très austère du début à la fin du spectacle et qui sont venues me voir à la fin pour me dire qu'ils avaient trouvé ça génial.

Pour votre vidéo sur le chocolat suisse, vous avez tourné à Fribourg, à l'usine Villars. Est-ce qu'il y a quelque chose qui vous a particulièrement marqué dans cette ville? 

J'ai été marqué par l'uniformité de la couleur de vos sacs poubelles. Je sais que ce n'est pas quelque chose d'uniquement fribourgeois mais c'est dans cette ville que j'y ai été confronté pour la première fois. Quand je suis sorti le matin avec mon caméraman, on a découvert tous ces sacs bleus devant ces façades vertes et j'ai trouvé ça vraiment très joli à voir. Mais au-delà de ça, je trouve qu'il y a une certaine majesté à Fribourg, avec cette vallée surplombée par la Vieille-Ville et sa cathédrale. Ça m'a réellement touché.

Vous jouez ce samedi au théâtre Équilibre à Fribourg, mais la salle est déjà complète. Pour les personnes qui n'auront pas l'occasion de vous voir ce jour-là, est-ce que vous repasserez par Fribourg?

Ce n'est pas encore sûr à 100%, mais il est possible que je revienne jouer mon spectacle à l'automne 2024. En tout cas, je l'espère.

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Frapp - Dimitri Faravel
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