Hausse de la délinquance juvénile

Le nombre de jeunes auteurs ou victimes d'actes de violences a augmenté en Suisse, selon une étude co-menée par la HES-SO Fribourg.

Le cambriolage représente une petite partie (2,6%) de la délinquance juvénile. © PEXELS

Par rapport à l’enquête nationale menée en 2013, les jeunes ont été plus nombreux en 2021 à déclarer avoir commis ou été victimes d'un délit au cours de leur vie.

Cette statistique a été mise en avant par une étude qui porte sur plus de 11'000 jeunes en Suisse. Elle a été menée par la Haute école de travail social de Fribourg (HES-SO) et la Haute école de travail social de Zurich (ZHAW), entre février et mi-juillet 2021. Des jeunes âgés de 14 à 15 ans provenant de 24 cantons y ont participé.

"Nos résultats vont dans le même sens que la statistique policière de la criminalité qui montre également une augmentation des prévenus mineurs" explique Patrik Manzoni, co-directeur de l'étude à la Haute école de travail social de Zurich.

Sandrine Haymoz, co-directrice de cette étude, explique que le fait de poser des questions aux jeunes sur leur délinquance, du moment que l'anonymat est garanti, ne crée pas la même réticence que chez les adultes.

La prévention est essentielle

La plupart des infractions sont commises par un faible pourcentage de jeunes. L'étude révèle en effet que 5% des jeunes commettent à eux seuls les trois quarts de tous les délits signalés. "Pour diminuer la délinquance juvénile, il est donc important de mettre en place des programmes de prévention qui s’adressent à l’ensemble des enfants et des jeunes, mais également de développer des interventions ciblées pour ces 5% de jeunes", développe Sandrine Haymoz.

Ces programmes peuvent être appliqués à différents niveaux, notamment dans les écoles ou autres quartiers. Ils nécessitent, pour fonctionner, une collaboration entre les différents acteurs qui gravitent autour d'un jeune: les parents, les enseignants, les travailleurs sociaux ou encore la police en sont les principaux.

Quelques statistiques

  • Le vol à l'étalage est le délit le plus fréquemment avoué par les ados interrogés. 
  • En revanche, les cambriolages (1,5%) et le vol de voitures (1,1%) par des ados sont restés rares.
  • Sur Internet, 5% des adolescents ont confié avoir commis des crimes de haine.
  • Les garçons sont plus souvent victimes de violences, alors que les filles sont plus souvent victimes de crimes de haine sur Internet, de violence domestique ou de harcèlement sexuel. 
  • Les jeunes ayant des racines étrangères sont plus souvent victimes de délits, sauf pour le brigandage.
  • Le risque pour un ado d'être victime d'un délit est plus élevé en Suisse romande qu'ailleurs dans le pays.
  • Du côté des victimes, 25,4% des jeunes interrogés ont subi un vol.
  • Parmi les jeunes interrogés, 13,8% ont été menacés sur les réseaux sociaux. La part de ceux qui ont été harcelés sexuellement en ligne est de 5,1%.
RadioFr. - Delphine Bulliard / Adaptation Web: Rémi Alt
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