Délocalisation forcée: la majorité est pour
Un sondage du "Blick" révèle qu'une majorité des personnes interrogées juge que les autorités devraient pouvoir obliger les gens à quitter leur lieu de domicile en cas de risque de danger naturel à moyen terme.

58% des personnes sondées sont d'accord ou plutôt d'accord. Peut-être plus surprenant: parmi la population rurale, une majorité de 54% s'est dite en faveur de tels déplacements forcés. "Le clivage ville-campagne est moins marqué qu’on aurait pu le penser", commente le politologue Michael Hermann, directeur de l'institut Sotomo.
L'augmentation des interdictions de construire dans les zones présentant des risques accrus de dangers naturels est clairement plébicitée par les sondés. 87% des personnes interrogées y sont favorables ou plutôt favorables.
5568 personnes de Suisse alémanique et de Suisse romande ont participé à l'enquête réalisée par "Blick" en collaboration avec l'institut de recherche Sotomo, en août.
Approbation de tous les partis
La possibilité d'un déplacement forcé en cas de risque à moyen terme a été approuvée par toutes les tendances politiques, comme le montre un graphique également publié. Ce sont les partisans du PVL qui se sont montrés les plus favorables à l'occtroi d'une telle compétence aux autorités. La proposition a rencontré le moins d'écho auprès des partisans de l'UDC interrogés, même si la moitié d'entre eux se sont déclarés pour ou plutôt pour.
Pour sa part, Thomas Egger, directeur du Groupement suisse pour les régions de montagne, ne comprend pas que l'on veuille déjà évacuer des personnes en cas de risque à moyen terme. "Aujourd'hui déjà, on ne devrait pas construire dans la zone rouge. En revanche, je ne comprends pas que l'on veuille évacuer les gens dès qu'il y a un risque à moyen terme. La population de montagne est plus consciente des dangers naturels".
Selon lui, en montagne, on gère le danger différemment que dans les villes, où les problèmes semblent plus éloignés. "Ordonner une évacuation dès qu'il y a un risque à moyen terme, ce n'est pas quelque chose que l'on peut faire comprendre à la population qui vit là depuis des années.", a-t-il déclaré au Blick.