Des conseils pour arboriser le milieu bâti

Le canton de Fribourg veut favoriser l'arborisation dans les communes pour lutter contre le réchauffement climatique. Il publie deux brochures s'adressant non seulement à ces dernières, mais aussi aux horticulteurs, paysagistes, architectes et concepteurs de projets.

Le président du Conseil d'Etat fribourgeois Didier Castella a planté symboliquement un chêne chevelu, en compagnie notamment de la syndique de Morat Petra Schlüchter, tout à droite. © Philippe Lebet - Keystone-ATS

Pour marquer le coup, le président du Conseil d'Etat Didier Castella, ministre des forêts, a convié la presse mercredi dans le parc Beaulieu à Morat (FR) pour y planter symboliquement un chêne chevelu, sous un soleil printanier. La démarche s'inscrit dans la volonté de lutter contre les îlots de chaleur en milieu bâti.

"L'idée consiste à susciter le réflexe arbre dans les communes", a dit Didier Castella. L'arborisation en milieu urbain contribue au bien-être humain, avec des bénéfices environnementaux, climatiques et sociétaux. Elle peut atténuer les pics de chaleur estivale, via une réduction de la température de l'air ambiant de 2 à 8 degrés.

Biodiversité

Les brochures ont été dévoilées dans la cité médiévale, en présence de sa syndique Petra Schlüchter. Avec leurs 15 à 20 pages chacune, elles proposent des conseils "au service de tous". Outre leur capacité à lutter contre les changements climatiques, les arbres sont aussi essentiels pour combattre la perte de biodiversité.

"Les arbres dans les localités disposent de moins d'espace et de moins d'eau", a relevé pour sa part Dominique Schaller, chef du Service des forêts et de la nature (SFN). Les documents indiquent quoi planter et prônent la diversification afin "de diminuer les risques face aux maladies et aux parasites" - en référence à l'orme, qui a pratiquement disparu de l'Europe de l'Ouest, en raison de sa graphiose.

Au-delà, "chaque arbre constitue un biotope", a rappelé Dominique Schaller. "Planter un arbre aujourd’hui est un investissement pour les générations futures", ont insisté les intervenants qui s'exprimaient dans le parc moratois.

Accompagner

Le mouvement d'arborisation a déjà commencé. "Il s'agit de l'accompagner", a précisé le chef du SFN, avec des communes qui posent toujours plus de questions, pour assurer la gestion des plantations du futur en milieu bâti, sachant que ces dernières souffrent également de l'impact du réchauffement climatique.

Les problèmes se posent avant tout dans les zones urbanisées. Tout en assurant la meilleure longévité possible aux arbres existants, il est important d’anticiper le climat de demain. "Un changement qui implique de sélectionner les arbres les mieux adaptés", a noté Michelle Schneuwly, collaboratrice scientifique au SFN.

Sans négliger le rôle d’un arbre en forêt, l’arbre en ville doit être "bien pensé" pour une utilité maximale. Les deux brochures rédigées par le SFN se composent tout d'abord d'un fascicule pour sélectionner les meilleures espèces pour demain et les meilleures manières de planter les arbres.

Le second fascicule comprend une liste des essences que le canton recommande de planter. Ce sont des essences qui sont, selon les connaissances actuelles, adaptées à un futur climat et qui offrent des bénéfices pour la biodiversité. Les documents s’inscrivent dans le plan climat fribourgeois et dans la stratégie biodiversité.

ATS
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