Des entrepreneurs contre l'initiative 99%

L'initiative populaire "99%" des Jeunes socialistes affecterait durement les entreprises familiales et les startups. Elle les priverait des moyens nécessaires pour investir dans les salaires et la recherche, selon un comité d'opposants issus des milieux économiques.

L'initiative 99% serait dangeureuse pour les entreprises et les startups, selon un comité d'opposants (archives). © KEYSTONE/PETER KLAUNZER

Le cercle des acteurs concernés par le texte visant à taxer les 1% des Suisses les plus riches est plus large que ce que les initiants font croire, indique mardi le comité. Les entreprises ne pourront plus investir dans les collaborateurs, la recherche et le développement ou l'infrastructure. Les startups devront renoncer à leurs investissements en Suisse pour les réaliser à l'étranger.

Pour assurer une meilleure redistribution des richesses, l'initiative intitulée "alléger les impôts sur les salaires, imposer équitablement le capital" veut imposer à 150% les parts du revenu du capital supérieures à un montant défini. Pour éviter de s'en prendre aux petits épargnants, le seuil à partir duquel l'imposition plus forte prévaut serait fixé à 100'000 francs.

Près de 5 à 10 milliards de francs pourraient être redistribués aux petits et moyens revenus en mettant à contribution les 1% des Suisses les plus riches, selon la Jeunesse socialiste.

Emplois menacés

Pour le comité d'opposants regroupant des entrepreneurs et des organisations économiques, ces exigences sont extrêmes. De nombreux emplois sont menacés et pourraient être détruits dans des branches et secteurs porteurs. Près de 20'000 emplois ne verraient pas le jour. La capacité d'innovation de la Suisse serait affaiblie.

Les répercussions de l'initiative sur l’imposition d’une entreprise familiale représentent une charge supplémentaire conséquente pour les entrepreneurs. Elle générera un afflux de recettes fiscales annuelles important pour l’État, au détriment des entreprises. L’initiative 99% aura en outre des conséquences graves sur les transmissions d’entreprises familiales, car elle entraînerait un endettement plus important des héritiers.

Le comité d'opposants regroupe Swiss Family Business, DigitalSwitzerland et la Swiss Entrepreneurs & Startup Association (SWESA). Plusieurs parlementaires fédéraux, issus des rangs du PLR, de l'UDC ou du PVL, en font partie.

ATS
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