Des horaires d'école sur mesure pour sportifs et artistes
Depuis la rentrée, les collèges fribourgeois garantissent aux jeunes sportifs et artistes d’élite de pouvoir concilier au mieux leur formation et leur passion.
Lancé en 2013 par l’État de Fribourg, le programme Sports-Arts-Formation (SAF) soutient les jeunes qui présentent un fort potentiel dans le sport ou dans les arts. Aujourd’hui, 533 jeunes Fribourgeois bénéficient du dispositif, répartis entre l’école obligatoire, le secondaire II et la formation professionnelle. Ce nombre est en constante augmentation
"L’école s’adapte aux besoins de ces élèves, le programme est évolutif, mais les exigences et les objectifs restent les mêmes. Et tous les élèves passent leurs examens", souligne Claude Vauthey, directeur de l’École de culture générale de Fribourg (ECGF). "Ce n'est pas une formation au rabais."
Des aménagements sans compromis sur la qualité
Pour faciliter le parcours scolaire de ces jeunes, les établissements peuvent proposer divers aménagements: horaires allégés, dispenses partielles, congés pour compétitions ou représentations, voire soutien pédagogique en cas d’absence prolongée.
Chaque élève doit cependant suivre au minimum 25 leçons hebdomadaires. Certains peuvent aussi répartir leur année sur deux ans ou changer d’école afin de limiter les trajets entre les cours et les entraînements.
À l’ECGF, 33 élèves sur 1'150 suivent actuellement le programme SAF. Parmi eux, Emeline Senn, passionnée de danse, vit un quotidien bien réglé. "À midi, trois fois par semaine, j’ai la danse. Je me dépêche après ma matinée de cours, je mange en arrivant au Conservatoire, je m’entraîne pendant une heure puis je retourne à l’école", raconte-t-elle. "Je révise mes examens le soir… et ça recommence tous les jours !"
L’équilibre entre performance et vie sociale
Au-delà des aménagements horaires, le programme SAF accorde une place importante à l’équilibre personnel. Pour Nicole Hamel, volleyeuse aux Powercats de Guin, cet aspect est primordial. Après deux ans passés dans une école de sport d’élite à Zurich, elle apprécie le climat plus équilibré de l’ECGF. "C’était super intéressant d’être entourée de sportifs d’élite, mais c’est mentalement plus gérable d’être avec des camarades "normaux." On ne parle pas toujours que de sport, de résultats et de compétitions", confie-t-elle. "C’est bien de garder cette approche pour vivre comme une vraie étudiante."
Des disparités entre cantons
Chaque canton définit ses critères d’accès au programme. Une réalité qui peut créer des inégalités. Dans le canton de Vaud, par exemple, il n’existe pas de distinction entre le statut Espoir et le statut SAF. Une situation qui impacte Juliana Kandlhofer, judoka du Hara Sport Murten: "J’ai des amis qui ont le même statut que moi mais qui ont droit à des après-midis de congé. Il y a donc des entraînements auxquels je ne peux pas participer", regrette-t-elle.


