Des jeunes qui parlent aux jeunes

Active dans la prévention depuis 20 ans, l'association AdO a connu un été chargé en raison du retour des girons et des fêtes populaires.

Les agents de prévention assurent une présence bienveillante, par exemple dans les fêtes de jeunesse. © KEYSTONE

Qui mieux que des jeunes pour faire de la prévention auprès d'autres jeunes? C'est avec ce principe que l'association AdO, fondée en 2003, fonctionne. Ses agents de prévention ne sont pas bénévoles, mais rémunérés 150 francs par soirée pour écouter, guider et conseiller les participants qui en ont besoin lors d'une soirée ou d'une manifestation. "Il peut y avoir des situations où la personne est un peu perdue, relève Xavier Schaller, coordinateur des actions de terrain d'AdO." Les agents de prévention sont là notamment pour lui permettre de rentrer chez elle sans encombre, si elle a par exemple consommé de l'alcool.

C'est suite à un drame, le décès d'Olivier, un ado de 16 ans lors d'une rixe entre jeunes à Vauderens en 2003, que l'association AdO (pour "les amis d'Olivier") a vu le jour. Elle s'est depuis développée et intervient lors de manifestations rassemblant un jeune public.

Un été très chargé

Après deux ans de pandémie et l'absence de moments de fête, la frustration était grande et l'envie de se rattraper aussi. Depuis juin, l'association ne chôme pas, installant son stand dans quelque 20 manifestations, dont des rassemblements conséquents comme les girons. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, explique Alexandre Terreaux, directeur et membre fondateur de l'association.

Dernier événement en date, celui des Jeunesses de la Veveyse qui a regroupé au total 19'000 participants du 18 au 21 août. Et qui ont consommé 11'000 litres de bière, selon les responsables de la manifestation. Ce n'est pas problématique en soi. Après tout, il est normal que les jeunes, mais pas que, aient envie de sortir et de rencontrer du monde et de s'amuser, surtout après une telle période de frustration.

Une formation coûteuse

Mais pas question que ce besoin légitime ne finisse en drame. Les organisateurs de soirées, eux, ont aussi à cœur d'offrir à leur public des conditions d'accueil les meilleures possibles, pour que la fête demeure une fête et demeure un lieu sécure. Il s'agit donc pour les agents de Preventeam d'assurer une présence bienveillante dans les soirées.

Ils sont formés pendant deux jours à cet accompagnement, précise Marion Wohlhauser, responsable communication et recherche de fonds à AdO.

Cette formation est financée par l'association, qui reçoit une subvention de 20'000 francs par an de la part du canton. Une somme qui ne représente qu'une partie de ses 150'000 francs de budget annuel. AdO est donc perpétuellement en recherche de fonds pour pérenniser ses actions et renforcer sa présence sur le terrain, comme le souligne Alexandre Terreaux. Son ambition: développer encore son module de formation dans les différents districts du canton. Il souhaite aussi nouer des liens plus forts avec les autorités fribourgeoises ainsi que les partenaires sanitaires et sécuritaires.

Lors de son Assemblée générale du 30 juin dernier, l'association a accueilli le conseiller d'Etat Philippe Demierre et lui a fait part de ses projets et ses besoins, notamment en matière de stabilité financière. Elle espère aussi bien sûr obtenir un soutien plus conséquent de l'Etat. Une rencontre positive, estime Alexandre Terreaux.

Mais selon le directeur d'AdO, il faut surtout une meilleure coordination des acteurs de la prévention afin que les organisateurs de manifestation ou de soirées sachent précisément où trouver des informations et de l'aide pour mettre en place des plans de prévention efficace lors que leurs événements.

RadioFr. - Sarah Camporini
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