Des patients privés de suivi psychologique

Dès janvier, de nombreux assureurs ne rembourseront plus le travail des psys en formation. A Fribourg, on déplore cette situation.

"C'est une situation inquiétante. Les psychothérapeutes en formation assurent le traitement d'environ 12'000 personnes, qui ont des problème de santé psychique, en Suisse latine. On sait aussi que les Fêtes de fin d'année et le début janvier sont des périodes critiques en terme de santé mentale", alerte Simon Zurich, vice-président de la Fédération suisse des patients. 

La mauvaise nouvelle est tombée ce mardi: de nombreux assureurs, membres de Santé Suisse, ont décidé de ne plus rembourser le travail des psychothérapeutes en formation dès janvier, indiquent les journaux alémaniques Tamedia. Il s'agit d'un fâcheuse conséquence de la réforme qui permet depuis cet été que les séances chez un psychothérapeute soient payées par l'assurance de base, si elles sont été prescrites par un médecin.

La plupart des spécialistes en formation ne répondent en effet pas aux conditions prévues dans la législation, comme les trois années d'expérience clinique exigées. Et suite à la réforme, ils ne seront plus encadrés par des psychiatres, mais auront dans le même temps peu de chance d'être engagés par un psychothérapeute formé. La faute au flou qui entoure encore les tarifs qui seront remboursés par l'assurance de base, explique Saba Chopard, co-présidente de l'association fribourgeoise des psychologues. Et ce sont les psychothérapeutes en formation qui en paient le prix.

Des milliers de patients sans thérapie?

Selon la Fédération suisse des psychologues, plus de 10'000 patients suivis aujourd'hui par des psychothérapeutes en formation pourraient donc se retrouver sans prise en charge dès janvier. Pour le canton de Fribourg, leur nombre est estimé à plusieurs centaines. Une situation préoccupante pour Saba Chopard, d'autant plus en cette période de l'année.

"C'est un jeu honteux de la part des assureurs qui prennent en otage les patients et les patients", regrette Simon Zurich. Le vice-président de la Fédération suisse des patients regrette aussi l'attitude "déplorable" des faîtières des psychologues et des psychiatres qui ont refusé de prolonger le régime transitoire. Interrogée à ce sujet, Saba Chopard explique que cette prolongation n'aurait pas résolu le problème de fond et que des solutions ont été proposées à l'Office fédéral de la santé publique qui ne les a pas prises en considération.

La co-présidente de l'association fribourgeoise des psychologues se dit d'autant plus choquée que certains patients se retrouvent sans suivi, alors que les primes maladie ont encore augmenté cette année. Le Fribourgeois Simon Zurich encourage ces personnes à ne pas laisser leur situation s'empirer. Il leur conseille par exemple de contacter si besoin des ressources comme le Réseau fribourgeois de santé mentale pour assurer un suivi.

RadioFr. - Loïc Schorderet
...