Des rues féminisées à Bulle pour le 14 juin

Le groupe socialiste de Bulle a mené une action ce mercredi matin, dans le cadre d'un postulat pour féminiser les noms de rues.

Face au Château, une place est donnée à Thérèse Grandjean, qui a créé la section bulloise du Club des femmes alpinistes en 1943. © PS Bulle

Les socialistes de Bulle s'activaient au lever du soleil dans les rues de la ville, ce mercredi. A l'occasion de la Grève féministe, elles, et ils, ont collé 17 noms de femmes sur les murs. Parmi elles, Juliette Esseiva, Julia Allaman-Jaggi, Thérèse Grandjean, ou encore Jeanette Schneider-Rime. Aujourd'hui décédées, ces Fribourgeoises ont été fondatrice de la société de gymnastique, créatrice de club alpin, ou encore administratrice de l'Hospice général à Genève. Des pionnières.

Durant sa tournée matinale, le groupe de six personnes a pris soin de ne pas cacher les patronymes existants. "L'idée n'étant pas de rendre invisible ce qui est déjà là, mais de créer de la visibilité pour les femmes", explique Elodie Surchat, présidente du PS Bulle. "Par cette action, on prend conscience de la place réduite des femmes dans le canton de Fribourg", commente Grégoire Kubski, vice-président du PS fribourgeois.

La démarche soutient un postulat qui encourage la ville à nommer les nouvelles rues avec des noms de femmes. Le Conseil communal devra se prononcer sur la question, qui agite de nombreuses villes du pays. A Fribourg, deux femmes, la première doyenne de l'UniFr Laure Dupraz et la politicienne Liselotte Spreng, viennent d'être honorées, conformément au postulat qui demandait une meilleure représentativité des femmes dans l'espace public.

"A Bulle, La Catillon et La Belle Luce sont les seules femmes à figurer comme noms de rue", regrette Grégoire Kubski. "Les femmes sont absentes de l'espace public, c'est misérable. Les petites filles doivent pouvoir se représenter dans les figures qui se trouvent sur les bâtiments, les places, les statues."

L'action du PS a un sens particulier dans la deuxième ville du canton, à la démographie galopante. Une occasion à saisir pour baptiser les nouvelles rues en l'honneur de femmes. "Le collage, c'est un moyen simple pour faire passer un message court, visible, et qui parle aux gens. C'est accessible à tout le monde, à tout âge. Bien sûr, ça ne suffit pas, seul, à faire changer les choses, mais ça montre qu'il y a encore des progrès à faire", estime Elodie Surchat.

Frapp - Laura Kolly / Alexia Nichele
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