"Historiquement, on est dans des taux d'intérêts très bas"

Les taux continuent d'augmenter mais selon Laurent Progin, fondé de pouvoirs chez Raiffeisen à Fribourg, la situation est saine.

La cause principale de cette hausse des taux hypothécaires reste l'inflation, selon Laurent Progin. © KEYSTONE

"La cause principale de cette hausse des taux hypothécaires reste l'inflation", explique Laurent Progin, fondé de pouvoirs auprès de la banque Raiffeisen Fribourg-Est. "Il s'agit d'une hausse généralisée des prix. Un exemple pourrait être l'augmentation du prix des carburants. Il y a une demande mondiale d’utilisation de pétrole qui dépasse l’offre actuelle sur le marché et tout ça se répercute à la fin sur le consommateur."

Afin de lutter contre l'inflation, une méthode a souvent été utilisée. "La solution la plus connue, c’est la hausse des taux d’intérêts", poursuit le spécialiste. "L’argent devient moins attractif parce qu’il est beaucoup plus cher. Il y aura moins d’investissements, moins de gens qui achèteront des voitures, moins de crédits. Les prix vont recommencer à descendre pour retrouver un équilibre entre offre et demande", précise-t-il.

Historiquement encore très bas

Le taux des emprunts hypothécaires sur une durée de dix ans atteint chez Raiffeisen 1,84%. L'an dernier, il s'élevait à 1,44%. "Historiquement, on est dans des taux très bas. Le trois quarts des gens procèdent à des financements en plusieurs tranches, avec plusieurs durées et taux d’intérêts", explique encore Laurent Progin. Il s'agit d'une manière pour les clients de la banque de limiter la hausse tout en jouant sur la durée choisie des hypothèques.

Dans les années 1990, les taux hypothécaires étaient beaucoup plus élevés. Ces taux n'attendront pas les mêmes valeurs que dans ces années-là puisque la hausse peut être contenue.

Des taux négatifs anormaux

Selon le fondé de pouvoirs chez Raiffeisen, une crise similaire à celle connue aux Etats-Unis au début des années 2000 n'est pas envisagée. En Suisse, et pour obtenir une hypothèque, le futur propriétaire doit apporter des fonds propres s'élevant à 20%. La politique des Etats-Unis des années 2000 était différente puisqu'elle permettait à tous les citoyens américains d'être propriétaires de leur logement. "Ils ont facilité l’accès au crédit de clients qui n’en avaient pas les moyens. Une personne était financée pratiquement à 100% alors qu’elle ne possédait pas assez de revenus pour tenir le coup."

Selon ce dernier, la hausse des taux hypothécaires connue en Suisse ces dernières années ne doit pas être perçue de manière péjorative. "Il faut se rendre compte qu’on a vécu pendant 6-7 ans avec des taux négatifs qui ne sont pas normaux", déclare-t-il. À en croire ce dernier, cette hausse serait même souhaitable.

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RadioFr. - Delphine Bulliard / Luca poli
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