Des vacances de Pâques sous le signe de la solidarité

Une trentaine d'élèves du CO d’Estavayer sont partis dix jours au Sénégal, pour un voyage humanitaire riche en rencontres et en émotions.

On a rencontré des élèves du CO d'Estavayer, de retour de leur voyage humanitaire. © Frapp

Pendant que certains profitaient des vacances pour se reposer, un groupe d’élèves du CO d’Estavayer a choisi une toute autre aventure: un voyage humanitaire de dix jours au Sénégal, riche en rencontres, en émotions et en actions concrètes.

Ils étaient 46 à s’envoler pour la région de Toubakouta, au sud-ouest du Sénégal, 30 élèves et 16 adultes, dont des anciens élèves, des enseignants et des membres de l’association Soutien Sénégal, active dans la Broye depuis 2007. Tous les trois ans, ce projet mobilise des élèves de 11e année Harmos, recrutés en 9H sur une base volontaire. L’engagement ne commence donc pas au moment de monter dans l’avion, mais bien longtemps avant.

Trois années de préparation

Le projet se prépare sur le long terme. Dès la 9e année, les participants se réunissent une fois par mois sur leur pause de midi pour planifier le voyage et organiser des récoltes de fonds. Vente de pâtisseries, de fondues ou de chocolat, repas de soutien, petits boulots: chaque élève s’implique à sa manière pour financer le matériel à envoyer sur place et parfois même l’intégralité de son voyage.

"On n’a pas de mal à recruter des jeunes pour ce projet", souligne Alicia Bucher, enseignante au CO d’Estavayer et encadrante du voyage. "Ils s’y investissent avec beaucoup de motivation et de cœur."

Un impact concret sur le terrain

Sur place, les élèves n’ont pas ménagé leurs efforts: construction de puits, installation de pompes solaires, distribution de moustiquaires, de vêtements, de médicaments, de bancs d’école ou encore d’équipements sportifs. Le groupe a aussi contribué à l’amélioration d’une garderie locale et offert un moulin à mil à la communauté.

Au-delà de l’aide matérielle, les jeunes ont également participé à la vie locale: plantation d’arbres, peinture de volets, cours de danse et de percussions, sans oublier une journée d’immersion dans les familles sénégalaises.

Des souvenirs marquants, des leçons de vie

Les témoignages des élèves sont empreints de reconnaissance et d’émotion. "Ma première impression, c’est que tout le monde était très accueillant. Ils nous serraient la main, prenaient nos sacs", raconte Marius. Alice, une autre élève, ajoute: "On avait tout de suite l’impression d’être leurs amis. C’est vraiment rassurant d’être accueillie comme ça."

"Ils n’ont pas autant que nous, et ils donnent plus que nous. On a apporté des choses, mais ils nous ont apporté encore plus", résume Nayim.

Blendon se souvient de moments simples, mais significatifs: "Je me suis senti utile, par exemple en peignant des volets, en plantant des arbres". Pour Evan, l’accueil des habitants a été particulièrement marquant. "Quand on allait dans le village, ils stoppaient tout pour venir nous accueillir."

Un voyage transformateur

Pour les encadrants, cette expérience est bien plus qu’un simple voyage scolaire. "Les élèves m’ont touché, car on sent qu’ils ont vécu ce voyage à 100%. Ils étaient très réceptifs, très bienveillants", confie Alicia Bucher.

Car au-delà de l’aide apportée, ce projet vise avant tout à éveiller les consciences. "Le but dépend des objectifs de chacun. Pour nous, c’est leur faire découvrir autre chose, une autre culture, et qu’ils réalisent qu’ici, on a beaucoup de chance. Là-bas, ils n’ont pas les mêmes opportunités."

Un séjour qui restera gravé dans les mémoires – une leçon d’humanité pour ces jeunes, qui reviendront grandis de cette immersion hors du commun.

RadioFr. - Lauriane Schott
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