Des voitures hauts de gamme plus vertes fabriquées à Vuadens
Le premier prototype de cette hypercar, véhicule de luxe et produit en série limitée, doit être présenté en 2022 et mis sur le marché en 2023.

A Vuadens, une petite société, Morand Cars, est en train de concevoir des voitures innovantes: des hypercars. Des voitures de sport très puissantes, de luxe, personnalisables, et rares - produites à moins d'une centaine d'exemplaires. Surtout, ces hypercars-là se veulent plus vertes que leurs concurrentes.
"La durée de vie des batteries que l'on utilise est beaucoup plus longue, elle est environ dix fois supérieure à ce qui se fait aujourd'hui sur le marché, répond le co-fondateur de l'entreprise gruérienne, Benoît Morand. Ensuite, on a aussi beaucoup travaillé pour mettre au point des batteries dont les cellules contiennent bien moins de lithium, et sont donc moins polluantes."
La voiture - certains modèles seront hybrides, d'autres électriques - sera aussi plus écologique parce que la carrosserie est différente. "La majorité de la carrosserie sera en fibre de lin, on utilise la technologie développée par la start-up fribourgeoise Bcomp", explique Benoît Morard. Une matière qui nécessite bien moins d'eau que le carbone utilisé habituellement.
Savoir-faire de la Formule 1
Le premier prototype de ces hypercars doit être présenté en 2022 lors du Salon de l’automobile de Genève. En tout, 73 voitures doivent être fabriquées. Elles seront assemblées dans les locaux de la société, à Vuadens.
L'entreprise compte aujourd'hui huit collaborateurs. Leur nombre doit doubler en octobre et passer à une trentaine de personnes fin 2022, afin de répondre à la demande. L'objectif est de démarrer la commercialisation en 2023.
La société compte plusieurs talents issus du monde du sport automobile. Benoît Morand lui-même est un ancien pilote, il a été pendant de nombreuses années manager dans le milieu des courses automobiles. Son associé, Eric Boullier, a notamment été à la tête d’écuries renommées en Formule 1, comme Renault ou McLaren. D'autres ingénieurs viennent aussi de la Formule 1.
Et justement, leurs connaissances acquises dans ce milieu leur sont utiles, assure Benoît Morand. "La Formule 1 est certainement l'endroit aujourd'hui où l'énergie est la mieux gérée au monde, en raison de toutes les contraintes qui existent."
Des acheteurs intéressés
Mais n'est-ce pas contradictoire de se lancer dans le business de voitures de course puissantes - le modèle gruérien peut aller jusqu'à 380km/h - et affirmer être écologique ?
"C'est clair que ce n'est pas une voiture qui est pour monsieur et madame tout le monde car elle a un prix conséquent - deux millions et demi de francs - mais on est dans un monde où on doit continuer à avoir de l'émotion et de la passion. On met donc notre énergie dans l'hypercar. Mais on ne se contente pas de produire une voiture haut-de-gamme: à travers elle, ce qu'on souhaite, c'est faire connaître les technologies que l'on met au point ici", poursuit Benoît Morand.
La Morand Hypercar se veut ainsi comme une vitrine des nouveaux procédés, plus écologiques, qui pourraient également être utilisés dans d'autres secteurs, dans le marché des yachts ou de la machinerie.
Quant aux véhicules en eux-mêmes, des acheteurs se sont déjà montrés intéressés, venus du Moyen-Orient, de Russie ou des Etats-Unis notamment.