Une particularité juridique suisse qui soulève des questions

Pour devenir juge, les magistrats sont élus sous une étiquette politique. Qu'en pensent les acteurs du milieu politique et judiciaire?

Les partis politiques auraient un intérêt financier à élire des juges. © La Télé

Parmi les points critiqués, la part de revenus cédée par les magistrats aux partis une fois qu'ils sont élus. Pascal Pichonnaz, président de l’European Law Institute, est mitigé. "Une fois que vous êtes nommés, il me semble que vous devriez avoir une certaine indépendance. Cela veut aussi dire que les partis politiques ont un intérêt financier, et pas seulement politique, à élire des juges. D'un autre côté, cela permet une certaine représentativité de la société au sein du corps judiciaire."

Sébastien Dorthe, avocat et président du PLR cantonal, observe qu'en règle générale, le Grand Conseil (qui élit les juges) ne regarde pas la couleur politique des candidats. A moins que deux candidats soient à égalité, auquel cas "le jeu partisan" va prendre place. 

Qu'en pense l'UDC? "Les montants sont petits et il ne s'agit d'ailleurs que de dons volontaires aux partis politiques au bon vouloir des juges" estime Nicolas Kolly, avocat et chef du groupe UDC au Grand Conseil. 

Si l'interrogation s'impose, cette situation peut être relativisée. Depuis 2004 en effet, les juges fribourgeois sont élus pour une durée indéterminée et ne font pas l’objet d’une réélection, un modèle qui permettrait d’atténuer les pressions politiques. 

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La Télé / Frapp - Gianluca Agosta / Marc Schaller
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