Dopage: la Russie écartée de deux JO

Géant du sport mondial accusé d'une cascade de tricheries et de dopage institutionnalisé, la Russie a été exclue pour deux ans des grandes compétitions internationales.

Le drapeau russe sera absernt des deux prochains Jeux olympiques à Tokyo et à Pékin. © KEYSTONE/EPA/HANNIBAL HANSCHKE

Elle manquera donc deux éditions des Jeux olympiques après la sentence du Tribunal arbitral du sport. Elle pourra toutefois faire son retour aux Jeux de Paris en 2024, contrairement à ce que réclamait l'AMA qui avait suspendu quatre ans la Russie.

Après quatre jours d'audience à huis clos début novembre, les trois arbitres désignés par le Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne ont rendu leur sentence longue de plus de 180 pages, une décision inédite dans l'histoire de la justice sportive.

Les trois arbitres désignés ont réduit de moitié la sanction proposée l'an dernier par l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui devait être de quatre ans, tout en laissant aux athlètes russes jamais sanctionnés pour dopage la possibilité de s'aligner sous bannière neutre.

Les "conséquences" de la tricherie russe, soit le trucage à grande échelle des données informatiques du laboratoire antidopage de Moscou, "ne sont pas aussi importantes que ce que souhaitait l'AMA", reconnaissent les arbitres dans leur décision.

Pour justifier leur clémence, ils disent avoir "pris en compte des questions de proportionnalité" des sanctions, "et en particulier, le besoin de promouvoir un changement de culture et d'encourager la prochaine génération d'athlètes russes à participer à un sport international propre".

En clair, les sportifs ont été largement préservés de la sanction collective réclamée par l'AMA et qui englobait initialement trois éditions des JO, jusqu'à Paris 2024, mettant potentiellement fin à la carrière de nombre d'entre eux.

Si la suspension s'applique jusqu'au 16 décembre 2022, ses effets sur le Mondial de football qui s'achèvera au Qatar deux jours plus tard ne sont pas encore clairs: les athlètes russes peuvent certes concourir sous bannière neutre, mais le communiqué du TAS ne précise pas comment cette tolérance peut s'appliquer aux sports d'équipe. Cela concerne également le Championnat du monde de hockey sur glace. Le tournoi 2021, dont un groupe devait se dérouler au Bélarus, aurait pu être transféré en Russie. Désormais, cela semble bien improbable.

Par ailleurs, la juridiction a condamné Rusada, l'agence antidopage russe, à payer 1,27 million de dollars (environ 1,08 million de francs) à l'AMA pour rembourser les expertises menées depuis janvier 2019 sur le trucage des données du laboratoire de Moscou.

Le gendarme mondial antidopage avait déjà engagé près de 4 millions de dollars (3,5 millions de francs) en 2015 et 2016 dans deux autres enquêtes sur le dopage institutionnalisé en Russie, et notamment sur la tricherie mise en place lors des JO-2014 de Sotchi avec l'aide des services secrets russes.

ATS
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