Ecarts de salaires encore "inexplicables"

Même dans les entreprises dites "exemplaires", les femmes sont toujours inexplicablement moins bien payées que les hommes, selon Travail.Suisse.

L'égalité salariale est l'une des revendications principales de la Journée des droits des femmes, et également de la grève féministe, comme ici le 14 juin de l'année dernière à Berne. (archives) © KEYSTONE/ANTHONY ANEX

La loi sur l'égalité (LEg), en vigueur depuis juillet 2020, n'est pas assez efficace pour supprimer les différences de salaires entre les femmes et les hommes, affirme Travail.Suisse. "L'évaluation montre clairement qu'il existe des lacunes considérables dans l'application de la loi", déclare Adrian Wüthrich, le président de l'organisation faîtière, dans un communiqué.

Travail.Suisse base ce constat sur une analyse de 200 grandes entreprises du pays, employant un total de 500'000 employés. Les hommes y gagnent en moyenne, sans justification, 2,9% de plus que les femmes, une valeur pouvant monter à 7,5% dans certaines entreprises.

L'organisation relève également que les employés ne sont jamais informés de l'ampleur réelle de la discrimination salariale en place dans leur entreprise. Elle critique aussi le fait que la loi ne prévoit de surveiller que les firmes de plus de 100 employés, qui ne représentent que 44% des salariés du pays.

43% de moins en moyenne

Des mécanismes de contrôle et de sanction doivent être introduits, selon Travail.Suisse, "faute de quoi la loi restera un tigre de papier édenté". Le syndicat annonce également remettre ce rapport à la présidente de la Confédération Viola Amherd, dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes.

Un 8 mars qui est l'occasion de "poursuivre le combat pour l'égalité pour mettre fin aux différences de revenus entre femmes et hommes", déclare pour sa part l'Union syndicale suisse (USS) dans un communiqué. L'organisation rappelle qu'en moyenne, les femmes gagnent 43% de moins que les hommes.

Cette inégalité de revenu générale est due à l'importante présence des femmes dans les branches à bas salaires, note l'Union. Elle appelle donc à relever particulièrement les salaires dans les professions où les femmes sont majoritaires, comme le nettoyage, la prise en charge de tiers et le commerce de détail.

Campagne contre le harcèlement sexuel

L'USS estime aussi que le récent plébiscite des citoyens suisses à la 13e rente AVS est avant tout une victoire pour les femmes. Ces dernières sont plus fréquemment touchées par la pauvreté qui touche les personnes âgées.

De son côté, Unia alerte particulièrement sur la situation dans le secteur de l'hôtellerie-restauration. Près de la moitié des personnes ayant participé à une enquête du syndicat indiquent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel et de mobbing.

"Les femmes exigent de meilleurs salaires et la fin du harcèlement", peut-on lire dans le communiqué d'Unia, qui informe que des actions sont prévues toute la journée par des employées et employés de l'hôtellerie-restauration. Selon le syndicat, 75% des travailleurs de la branche n'ont pas reçu d'augmentation en 2024, alors que la convention collective nationale prévoyait une adaptation à l'inflation.

ATS
...