"Le but de ces cours n'est pas de choquer"

Les cours d'éducation sexuelle ont fait débat ces derniers temps, notamment en raison de leur contenu. Eclairage.

Les cours sont donnés depuis une trentaine d'années dans le canton. © KEYSTONE

Les cours d'éducation sexuelle abordent différentes thématiques: émotions, désirs, besoins, abus, identité de genre, ou encore les différents modèles de famille. Ces thèmes d'actualité ne sont pas forcément au goût de tout le monde. Certains parents se sont offusqués, estimant que leurs enfants étaient trop jeunes pour être exposés à ce genre de concepts. Récemment, un député a même interpellé le Conseil d’État.

Thomas Plattner, médecin cantonal, dit comprendre ces critiques, mais se veut rassurant: "Le but de ces cours n'est pas de choquer." Il rappelle qu'ils sont donnés par des spécialistes formés qui savent comment aborder les sujets "délicats" avec les enfants. "Les cours sont toujours adaptés à l'âge. Nous n'allons pas parler de la même chose à l'école primaire ou secondaire", précise-t-il.

Essentiels, mais désuets

Au total, durant leur scolarité, les élèves fribourgeois ont quatre cours d'éducation sexuelle: un en enfantine, deux en primaire et un dernier en secondaire. Pour Isabelle Colliard, présidente de la Fédération des associations des parents d’élèves du canton de Fribourg, ils sont essentiels, mais certains éléments peuvent être améliorés. "Au niveau primaire, c'est un peu désuet quand ils travaillent avec des poupées. Il y a aussi, par exemple, la question des personnes transgenres ou des familles avec deux papas ou deux mamans, qui sont des thématiques importantes à prendre en compte", ajoute-t-elle.

De son côté, Thomas Plattner assure que l’identité de genre ou les familles homoparentales sont déjà intégrées au programme, avec un accent mis sur l'acceptation et la tolérance. Contrairement à certaines critiques, le médecin cantonal estime qu'il est important d'aborder certains thèmes dès l'enfance. "Les enfants seront tôt ou tard confrontés à ces thématiques. Il vaut mieux être informé par un professionnel que par Internet", estime Thomas Plattner.

Enfin, les parents ont aussi leur rôle à jouer. C'est l'avis de Carole Bielmann Brodard, cheffe du Centre fribourgeois de santé sexuelle (CFSS). "Les parents ont un rôle de protection en étant à l'écoute des besoins de leurs enfants, en reconnaissant leurs émotions quand ils découvrent leur corps ou en respectant leur besoin d'intimité", explique-t-elle. Carole Bielmann Brodard ajoute que de la documentation est à disposition et que le CFSS organise des soirées d’informations. Ces séances portent surtout sur le programme des premiers cours. Isabelle Colliard souhaiterait toutefois qu’une soirée d’information destinée aux parents ait lieu aussi avant les cours donnés à l’école secondaire.

Écouter l'éclairage de la rédaction:

RadioFr. - Léo Martinetti
...