Enfance et jeunesse: le service cantonal à bout de souffle

Les collaborateurs du SEJ gèrent beaucoup plus de dossiers qu'il n'est recommandé. Deux intervenantes témoignent du surmenage.

Les collaborateurs quittent le service après trois à cinq ans en moyenne, selon plusieurs sources au SEJ. © La Télé

Le Service de l'enfance et de la jeunesse (SEJ) ne recevra aucun renfort supplémentaire dans les huit prochaines années. Sous pression, les collaborateurs ont lancé une pétition suite à cette annonce faite par le conseiller d'État en charge des affaires sociales, Philippe Demierre. 

Laetitia Sacchet est intervenante en protection de l'enfant. Elle est en poste depuis quatre ans au SEJ et gère les dossiers de 75 enfants. La Conférence pour la protection des mineurs et des adultes (COPMA) recommande quant à elle une charge de 50 à 60 dossiers par intervenant.

Face à cette surcharge, l'employée s'est mise en arrêt pour des problèmes physiques et psychologiques. Elle envisage de poser sa démission dans les prochains mois. "On a beau prendre de la distance, c'est nous qui avons ces gens devant nous quotidiennement" raconte-t-elle en parlant des e-mails qui s'accumulent et de l'impatience de ses interlocuteurs. 

Manque de reconnaissance et mobilisation 

Ces problèmes ne sont pas nouveaux. Fin 2023, les collaborateurs du service ont lancé un mouvement de grève qui a duré trois jours. Une mobilisation qui a finalement laissé à Laetitia Sacchet un fort sentiment d'impuissance.

Philippe Demierre estime que beaucoup de moyens ont déjà été donnés au service pour augmenter les capacités en personnel: "Il y a une dizaine d'années en arrière, ils étaient encore à plus de 130 dossiers par intervenants", rappelle le ministre. Il ajoute que la Direction de la santé et des affaires sociales continuera de soutenir le service autant que possible: "On va faire selon les moyens financiers du canton."

La Télé - François-Pierre Noël / Adaptation web: Simon Gumy
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