Un champignon toxique menace la récolte de céréales
L'humidité favorise l’ergot, un champignon toxique pour l'être humain. Plusieurs lots touchés en Suisse romande, Fribourg épargné pour l'instant.

Blé, orge, seigle… La moisson bat son plein dans le canton, mais les pluies régulières de ces dernières semaines ont accru l’humidité, favorisant la prolifération de maladies fongiques. Parmi elles, l’ergot du blé, un champignon qui remplace les grains par des sclérotes noirs ou violets foncés, toxiques pour l’homme et les animaux, explique Raymond Christen, responsable bureau Romandie chez Fenaco.
Des signalements de contamination de lots de céréales fusent en Suisse romande depuis quelques jours, notamment dans l'Arc jurassien, le canton de Vaud et Genève. Un cas a également été constaté dans un lot collecté par le centre Landi Broye-Vully, selon l'un des collaborateurs. Contactée, la direction n’a pas souhaité commenter. En Suisse, les teneurs maximales autorisées sont strictement encadrées: 0,2 g par kg pour le blé planifiable, 0,5 g par kg pour le seigle planifiable, selon Swissgranum. On entend par "planifiable", la céréale utilisée pour être transformée en farine consommable.

Des cas isolés, mais surveillés
Raymond Christen suit la situation via les centres collecteurs partenaires: "À Genève et dans certaines zones du canton de Vaud, des contaminations ont été signalées. Les lots sont en cours d’analyse, mais les proportions exactes ne sont pas encore connues."
Selon lui, seuls les lots contaminés seront traités par tri optique (une machine capable de détecter et d'évacuer les corps étrangers). L’apparition du champignon peut dépendre de nombreux facteurs: date de semis, rotation des cultures, présence de graminées contaminées, conditions météo, etc. "Des lots contaminés, il y en a toujours eu. Mais cette année, on observe des concentrations plus élevées", précise-t-il.
Des régions épargnées
Dans certaines zones précoces de Suisse romande (plaine du Rhône, Fribourg, rives lémaniques), la récolte est presque terminée. Ailleurs, notamment en altitude, un quart des champs reste à battre, selon Raymond Christen.
À Grolley et Sâles, les centres Landi Moléson-Sarine n’ont détecté aucun cas de contamination à l'ergot. "Nous n’avons jamais eu d’ergot dans nos lots", affirme Frédéric Rouiller, responsable du centre de Grolley. Les raisons restent floues: météo favorable, qualité des sols ou chance?
Malgré ces incidents, les prévisions de rendement pour les céréales de cette année s’annoncent excellentes, selon certains responsables de centres collecteurs Landi.