Et s'il y avait égalité absolue entre Harris et Trump?
Avec des sondages toujours très serrés avant l'élection présidentielle du 5 novembre, la question se pose.
Que se passerait-il si Kamala Harris et Donald Trump échouaient chacun à obtenir la majorité nécessaire de grands électeurs pour devenir le 47e président des États-Unis? Ce scénario, cauchemardesque pour nombre d’Américains déjà inquiets, est bien plus qu’une hypothèse farfelue; il est théoriquement possible.
Selon la Constitution, si aucun candidat ne parvient à atteindre la majorité de 270 grands électeurs, le choix final reviendrait au Congrès. Plus précisément, ce serait à la Chambre des représentants nouvellement élue de désigner le prochain président, tandis que le Sénat serait chargé de nommer le futur vice-président.
Une égalité inédite depuis 1800
Ce cas de figure improbable surviendrait si les deux candidats atteignaient chacun 269 grands électeurs, créant une parfaite égalité au sein du collège électoral, composé de 538 membres. Divers scénarios de vote pourraient aboutir à cette impasse. Par exemple, si Kamala Harris gagnait dans le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, tandis que Donald Trump remportait la Géorgie, l’Arizona, le Nevada, la Caroline du Nord, et une circonscription progressiste dans le Nebraska.
Une égalité similaire n’a eu lieu qu’une fois dans l’histoire américaine, en 1800, lorsque Thomas Jefferson et Aaron Burr se sont retrouvés ex-aequo avec 73 voix chacun. Après 36 tours de scrutin, la Chambre des représentants départagea les candidats et Jefferson fut finalement élu, ce qui conduisit en 1804 à l’adoption du 12e amendement pour clarifier la procédure en cas d’égalité.
Un État, un vote
En cas de blocage le 6 janvier 2025, le vote se déroulerait ainsi: chaque État dispose d’une voix, indépendamment de sa population. En d’autres termes, le petit Idaho (républicain) aurait le même poids que la Californie (démocrate) dans cette décision. Avec 50 États, la majorité requise serait de 26 votes, et les républicains sont favoris pour la conserver.
Un tel processus ne manquerait pas d’électriser un pays déjà divisé, où des millions de citoyens craignent que le scrutin ne soit biaisé.