Etats-Unis très proches d'un "shutdown"
Les Etats-Unis se rapprochent inexorablement d'une paralysie budgétaire après l'échec mardi au Sénat d'une ultime tentative d'éviter le gel d'une partie des services fédéraux, le fameux "shutdown". Le budget de l'Etat fédéral expirera mardi à minuit, heure locale.

La conséquence immédiate la mise à l'arrêt d'une partie de ses services. Le bureau budgétaire du congrès estime que quelque 750'000 fonctionnaires seront quotidiennement mis au chômage technique, avec une solde différée. Le trafic aérien pourrait être affecté, tandis que le versement de nombreuses aides sociales devrait être fortement perturbé.
Selon les calculs des analystes de la compagnie d'assurance Nationwide, chaque semaine de "shutdown" pourrait réduire la croissance annuelle du PIB américain de 0,2 point de pourcentage.
Avant même le vote au Sénat, chaque camp se rejettait la faute de l'échec des négociations. Les démocrates "veulent tout fermer. Nous ne le voulons pas", a ainsi assuré le président Donald Trump dans le bureau ovale.
Il a fait monter la pression pour que les démocrates finissent pas par accepter le budget voulu par les républicains. "Nous pouvons, durant le 'shutdown', faire des choses qui sont irréversibles, qui seront mauvaises pour eux, comme licencier de nombreuses personnes".
Responsabilité
Le dernier "shutdown", de fin décembre 2018 à fin janvier 2019, durant le premier mandat de Donald Trump, avait duré 35 jours, un record. Au vu du caractère très impopulaire d'une telle situation, démocrates comme républicains tentent traditionnellement d'éviter cette paralysie fédérale, parfois au dernier moment.
Si les républicains disposent de la majorité aux deux chambres du Congrès, le règlement du Sénat fait qu'un texte budgétaire devra être adopté à 60 voix sur 100, nécessitant donc au moins sept voix démocrates.
En mars, alors que la menace d'un "shutdown" planait déjà, les républicains avaient refusé d'engager le dialogue sur les énormes coupes budgétaires et le licenciement de milliers de fonctionnaires décidés par le président américain. Dix sénateurs démocrates, dont le chef des démocrates au Sénat Chuck Schumer, avaient alors voté à contrecoeur pour le texte des républicains, afin d'éviter la paralysie fédérale.
Leur choix avait provoqué de vifs remous dans le camp démocrate, de nombreux militants et sympathisants les accusant de plier face à Donald Trump et son programme jugé radical.