"La peur, c'est ce qui nous maintient en vie"

Fabio Minnig pratique le skateboard de descente depuis plus de dix ans. Un sport peu connu dans la région. Rencontre avec le Marsensois.

Fabio Minnig a pris part pour la première fois aux championnats du monde en 2018. © Frapp

Peu oseront être aussi téméraires que lui. Fabio Minnig, 26 ans, parcourt depuis plusieurs années les cols sinueux de Suisse et d'ailleurs à l'aide de son skateboard. Amateur de sensations fortes depuis tout petit, il est le premier dans la région à pratiquer cette discipline hors du commun appelée "downhill skateboarding". "C'est un sentiment de liberté. Quand je skate, je me sens bien. C'est une forme de plénitude", explique celui qui participera ce week-end aux championnats du monde à Erzincan, en Turquie.

Une pratique extrême qui, d'après ses dires, peut être particulièrement dangereuse sans entraînement. Un virage pris trop large et c'est potentiellement le drame. Cependant, le Fribourgeois en est conscient. Il se sert même de ce danger, car pour lui, la peur est la première des protections. "Les gens pensent souvent qu'on n'a pas peur, mais c'est elle qui nous maintient en vie. Si un jour, tu venais à ne plus la sentir, c'est mauvais", complète-t-il.

Sécurité avant tout

Le skateboard de descente n'est pas apprécié de tous, notamment à cause du fait qu'il se pratique au contact d'autres usagers de la route. Or, la sécurité est au centre du processus, explique Fabio Minnig. "On fait une première descente en voiture pour vérifier l'état de la route, puis on remonte. Avant de repartir, on s'équipe d'une oreillette, et on s'engage. La voiture, elle, part devant et indique les véhicules qui montent. Néanmoins, on ne coupe pas systématiquement les virages, car quelqu'un peut être sorti d'une intersection entre-temps", détaille-t-il.

Malgré l'engouement, en particulier sur Instagram où près de 170'000 personnes le suivent, et plusieurs participations aux championnats du monde, Fabio Minnig ne vit pas totalement de son sport, mais il espère tout de même que le skateboard de descente puisse se populariser dans les années à venir. Actuellement, dans la région, ils ne sont que deux pratiquants.

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Frapp - Théo Charrière / Vidéo: Laura Kolly
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