Faire des vers, c'est sexy

Le pendu, l'empereur ou encore la roue de la fortune, ça vous parle? Ces cartes de tarot peuvent servir à lire votre avenir. Elles peuvent aussi être source d'inspiration pour écrire un poème. Et même si vous êtes complètement néophyte en la matière.

L'espace culturel O.V.N.I, situé à la Rue de Lausanne, accueille jusqu'à samedi "Poetry is sexy", un festival organisé dans le contexte du printemps romand de la poésie. Un emplacement idéal dans une ville que Nathalie Jensen, organisatrice de la manifestation, mais aussi auteure, trouve particulièrement intéressante. Au point qu'elle lui a inspiré ses premières oeuvres jeunesse comme "Marie et la sorcière de la Sarine". Mais pendant cette semaine, c'est aussi le public qui est invité à s'exprimer grâce à des ateliers d'écritures et des tables rondes sur le thème central du féminin.

D'ailleurs, les femmes sont largement majoritaires ce lundi matin pour le premier rendez-vous du festival. Nathalie Jensen les accueille avec chaleur et convivialité. De quoi mettre à l'aise tout le monde, même celles et ceux qui n'ont jamais écrit un vers.

Le tarot -  explique-t-elle en préambule - ce sont 78 cartes qu'elle étale devant nous. Chacun en pioche une et prend un temps d'observation et de réflexion, sur fonds de chant de baleine. Un peu d'introspection et de recul avant de se lancer.

La poésie est un partage

Une parenthèse dans l'effervescence habituelle, c'est d'ailleurs ce que propose Nathalie Jensen avec cette manifestation, qu'elle a mis sur pied en faisant appel aux poètes et poétesses qu'elle apprécie. "Tous ont répondu présents" s'en réjouit-elle. Et viendront animer leurs différents ateliers gratuitement. "Parce que la poésie est un partage" sourit l'auteure, manifestement ravie de nous recevoir dans ce lieu mis à sa disposition et à celle de Fanny Stehlin. Les deux femmes viennent de publier un ouvrage, intitulé "Femme", mêlant textes poétiques et peintures. Des peintures que les poètes du jour peuvent admirer, puisqu'ils sont exposés à l'espace O.V.N.I

Mais pour l'heure, c'est sur leur carte de tarot qu'ils ont les yeux rivés. "Moi j'ai le Diable!", rigole Dominique, qui s'arrête sur le côté foisonnant de cette image. Chacun va ensuite décrire ce que son image lui inspire, en écho ou pas avec sa réalité, son quotidien. Puis, on passe au coeur du sujet, l'écriture. En prose ou en vers, mais pas n'importe comment. Nathalie Jensen laisse ses hôtes choisir entre la rédaction d'un haïku, poème très bref d'origine japonais ou d'un pantoum, poème malais constitué de quatrains à rimes croisés. Vous ne le saviez pas? moi non plus, avant ce lundi matin.

Il faut attraper les premiers mots puis se laisser surprendre

Mais finalement qu'importe la forme, l'essentiel, c'est de participer. "L'écriture est quelque chose d'important dans mon parcours de vie, témoigne Jean-Yves, l'un des deux hommes présents ce matin, il faut attraper les premiers mots puis se laisser surprendre par ce qui arrive". Claudine puise l'inspiration dans ce qu'elle vit et dans "l'amour et l'amitié!!" précise-t-elle avec ferveur. Pour Marilyn, c'est un défi de venir écrire, un acte peu familier pour elle. Enfin Dominique, elle, est venue aider Nathalie Jensen dans l'organisation du festival. Et souligne la capacité de son amie à mettre en confiance les poètes, même débutants.