Le succès du FIFF, une source d'inspiration pour les salles?

La 37e édition du festival de cinéma boucle sur un glorieux bilan. Constat paradoxal à l'heure où les salles peinent encore à se remplir.

La 37ème édition du FIFF a fait salle comble à plusieurs reprises. © Dimitri Faravel

Avec la pandémie de Covid-19, les entrées de cinéma se sont effondrées comme jamais auparavant. Même si les chiffres remontent petit à petit, il manquait encore 30% de spectateurs en 2022 si on compare cette année à celles d'avant la pandémie.

Dans ce contexte, avec un public qui semble être devenu plus casanier, difficile de croire que les festivals de cinéma puissent rencontrer le succès. Et pourtant, la 37e édition du FIFF a enregistré au moins 45'000 entrées, un record de fréquentation.     

                                                                                                                            

Pour Thierry Jobin, directeur du festival, c'est avant tout la dimension communautaire de l'évènement qui a fait son succès. "Le festival offre un accompagnement. Avant d'entrer dans la salle, quelqu'un vient présenter le film et à la fin il y a des discussions. On a transformé le cinéma Arena en place du village."

Il est vrai que l'aspect social n'est pas le point fort de la sortie cinéma. Quand on arrive sur place, on achète son ticket - parfois via une machine -, on regarde le film, on sort. La solution évidente semble être d'apporter plus de d'interactions dans les salles. Mais pour Xavier Pattaroni, programmateur du Cinemotion Rex à Fribourg, la formule des festivals n'est pas viable au quotidien. "Organiser des séances spéciales avec des cinéastes qui viennent, des débats, on peut le faire, mais pas à l'infini."

Le cas Korso

Un projet cristallise ce casse-tête. Fermé en 2010, le cinéma Corso, rebaptisé Kino Korso, devrait rouvrir ses portes au mois de septembre. Non content d'être un simple cinéma, l'endroit souhaite aussi devenir un café, une boîte de nuit, une salle de spectacle...

Le but: proposer une offre multiculturelle et d'inciter le public à rester voir des films. Un projet qui peut séduire mais qui ne convainc pas entièrement Xavier Pattaroni. "J'ai l'impression qu'il vient étoffer une offre qui est déjà extrêmement riche. Des bars sur le boulevard de Pérolles, il ne me semble pas qu'il en manque."

S'il n'existe pas de recette miracle, Thierry Jobin et Xavier Pattaroni s'accordent à dire que la solution viendra aussi du public. Les cinémas sont appelés à repenser leur stratégie, mais c'est aussi aux spectateurs de réenclencher cette habitude de sortir vivre l'expérience du grand écran. Le thème du FIFF était la cuisine et, finalement, l'appétit vient en mangeant!

Frapp - Dimitri Faravel
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