Festivités du 1er Août dès lundi soir

La célébration de la Fête nationale a débuté lundi dans de nombreuses communes. Stabilité et nécessité de l'engagement étaient au coeur des discours des trois conseillers fédéraux qui ont pris la parole, Alain Berset, Ignazio Cassis et Viola Amherd.

A Aegerten, près de Bienne, Alain Berset a appelé à ne pas "perdre courage" face aux crises. © KEYSTONE/PETER KLAUNZER
La ministre de la défense Viola Amherd s'est rendue à Lucerne. © KEYSTONE/URS FLUEELER
Le marathon des discours se poursuivra mardi à travers toute la Suisse. © KEYSTONE/PETER SCHNEIDER
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La Suisse célèbre cette année les 175 ans de la Constitution fédérale, ont rappelé les trois ministres. "Un document empreint (...) d'optimisme, de confiance et d'envie d'aller de l'avant. Alors que l'état d'esprit actuel est plutôt marqué par l'incertitude", a souligné le président de la Confédération à Aegerten (BE).

Le Fribourgeois cite la guerre en Ukraine, la crise climatique, la hausse des prix, celle des coûts de la santé, l'accroissement des inégalités dans de nombreux pays. Face à ces crises, "nous devons veiller à ne pas perdre courage".

La Suisse "va assez bien"

Pour lui, "le vrai danger est d'avoir trop de craintes et d'aggraver ainsi encore les problèmes". Il s'agit de nous engager en faveur d'une Suisse ouverte aux réformes, pour une Suisse entreprenante, pour des retraites sûres, pour que les jeunes de ce pays aient de bonnes perspectives, l'égalité des droits, l'égalité des femmes, le progrès scientifique, le multilinguisme et la culture du dialogue.

Dans une interview à la RTS, le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI) a souligné que "la Suisse va assez bien". Il suffit selon lui de passer une frontière, de regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde pour s'en convaincre.

Un constat partagé par Ignazio Cassis, qui souligne que la Suisse est une des démocraties "les plus anciennes et les plus stables d'Europe". Mais qui appelle à ne pas se reposer sur ses lauriers.

Sortir de sa zone de confort

"Avec la prospérité et le confort qui en découlent, nous avons tendance à nous réfugier dans notre zone de confort et à attendre que d'autres - voire l'Etat - s'occupent de nous", a déploré le libéral-radical. "Seulement voilà, dans notre démocratie directe, l'Etat, c'est nous."

"Chacun est appelé à apporter sa contribution, sans crainte des divergences d'opinions, dans le respect de l'autre. Et toujours en gardant en tête que l'autre peut aussi avoir raison", a souligné le ministre des affaires étrangères lors d'une randonnée au Gothard. "Telle est l'attitude libérale qui a fait la Suisse."

"Il y a 175 ans, nous avons posé la première pierre de la Suisse moderne et libérale, un modèle de réussite que beaucoup nous envient. Cet élan de 1848, nous devons le nourrir !", a-t-il lancé. "Car si la Constitution garantit nos droits, elle nous donne aussi des responsabilités."

Stabilité "incroyable"

A Lucerne, la ministre de la défense Viola Amherd a elle aussi salué la stabilité "presque incroyable" de la Suisse. Ces 175 dernières années, tous les Etats environnants ont connu de nombreuses vies. La Confédération, elle, est le seul Etat à vivre encore aujourd'hui dans sa forme originelle, a-t-elle souligné.

"La sécurité et l'indépendance sont dans l'ADN de la Suisse", a souligné la Valaisanne, qui appelle à avoir le courage d'associer ces outils à "un trait de caractère qui a fait ses preuves: la prévoyance".

Le poids des mythes

Christoph Blocher a, lui, célébré le 1er août avec l'association Pro Suisse à Matten près d'Interlaken (BE). Contrairement aux membres du gouvernement, l'ex-conseiller fédéral UDC a mis l'accent sur le 1er août 1291, dénonçant les "attaques sur le jour de la naissance" de la Suisse et la volonté de créer "une autre fête nationale" le 12 septembre, date de la promulgation de la Constitution de 1848.

M. Blocher a reconnu que "l'histoire du Grütli et l'histoire de Tell sont des mythes". Mais c'est précisément ce qui les rend "précieuses", a-t-il souligné. Dans "la lutte perpétuelle pour la liberté, les mythes nous donnent du courage", a-t-il lancé.

Feu d'artifice réduit

Les festivités étaient organisées lundi soir déjà dans nombre de communes, comme à Bâle. Contrairement à d'autres communes, la cité rhénane n'a pas renoncé à son traditionnel feu d'artifice, pour lequel près de 100'000 spectateurs étaient attendus. Mais le spectacle a été réduit d'un tiers, à 16 minutes.

Entre 22'000 et 25'000 personnes étaient quant à elles attendues au Bouveret (VS) pour le feu d'artifice, le seul du genre en Valais cette année. Bienne (BE) a en revanche remplacé le traditionnel spectacle pyrotechnique pour un ballet de drones.

ATS
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