Fribourg: le Nouveau Monde transformé en arène de pianistes

Le Nouveau Monde n’a jamais autant ressemblé à une arène que cette semaine. Avec son chrono et son sifflet, l’arbitre donne le ton : ici, les combats se livrent au clavier. À la place des coups, il y a des défis qui sont lancés par l’arbitre Lionel Perrinjaquet. "En tant qu’arbitre, je propose les challenges, les choses qui vont être demandées aux artistes. Je cadre aussi le “débat” entre les participants et je suis la personne qui capte toute la hargne du public, je joue le méchant", sourit-il.

Et il y a une multitude de challenges: faire deviner des mots en musique, jouer avec un masque et un tuba, jouer avec ses pieds, ou encore faire interpréter une mélodie a une personne du public qui n’a jamais touché un piano. Pour les artistes, l’imprévu est total. "L’idée, c’est d’être livrés à nous-mêmes sur scène. On nous met des obstacles que l’on doit contourner du mieux possible, avec humour et musicalité. Le but, c’est d’avoir le moins de choses préparées", explique le pianiste de jazz Florian Favre.

Mais au-delà de cet aspect humoristique et ludique, les duels permettent aux musiciens de se plonger dans des univers qui ne leur sont pas forcément familiers. "Même si le spectacle est tourné en dérision, il y a quelque chose de l’ordre de la découverte. Chaque pianiste ouvre son univers, et on découvre l’univers de chacun ", raconte Julien Painot, pianiste classique.

Malgré leurs grandes connaissances du domaine, les musiciens ne sont pas épargnés. Le répertoire change du tout au tout, les styles se mélangent sans transition et le temps est compté.

Au final, pas de duel sanglant par K.O. pour désigner le vainqueur. Ici, c’est la musique qui triomphe — et peut-être aussi le public, qui découvre tout au long du spectacle des versions revisitées et inédites de ses mélodies préférées.