Galère de Noël à la SNCF

Alors que de nombreux voyageurs resteront à quai dès ce vendredi et tout au long du weekend de Noël, la SNCF a fait de nouvelles propositions pour éviter que la grève des contrôleurs ne se prolonge jusqu'au Nouvel An.

Les trains supprimés ou complets ont poussé de nombreux voyageurs à se tourner vers les autocars, le covoiturage ou à prendre leur voiture (archives). © KEYSTONE/EPA/YOAN VALAT

Au cours d'une réunion avec les syndicats jeudi soir, la direction du groupe a proposé "des mesures complémentaires fortes en faveur de la reconnaissance du métier de chef de bord, de la création de postes, et de la progression de leurs carrières", a indiqué la SNCF dans un communiqué.

Les syndicats ont jusqu'à vendredi 12h00 pour se prononcer sur ce nouvel accord.

Près de la moitié des contrôleurs seront en grève ce week-end, provoquant l'annulation d'un train sur trois vendredi, et de deux trains sur cinq samedi et dimanche, surtout des TGV.

Certains axes seront plus touchés que d'autres comme l'axe Atlantique ou l'axe Nord, avec seulement un TGV sur deux.

Cette grève est cependant atypique : elle est menée par un collectif informel de chefs de bord organisé sur Facebook et rejetant toute appartenance syndicale.

Cette situation met les représentants mal à l'aise: les fédérations CGT-Cheminots et SUD-Rail ont déposé des préavis pour le collectif mais n'appellent pas à la grève.

Remboursement à 200%

Les nouvelles propositions de la direction comprennent notamment la création d'une "ligne métier ASCT" (chef de bord), qui réunit tous les contrôleurs sous la même casquette, a indiqué une source syndicale à l'AFP.

En tout, 160 emplois supplémentaires devraient être créés dès 2023, et 40 emplois de plus "dans les trains sensibles". La prime spécifique des contrôleurs passerait par ailleurs de 600 à 720 euros bruts annuels.

Le gouvernement avait mis la pression sur la SNCF jeudi, demandant la fin de cette grève des contrôleurs qui pourrait pénaliser environ 200'000 vacanciers.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a demandé aux grévistes "d'entendre la demande légitime des Français de pouvoir retrouver leur famille dans de bonnes conditions".

A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : les clients de la SNCF ont commencé à recevoir des courriels leur proposant un remboursement à 200% en bons d'achat, qu'ils aient pu voyager ou non.

Entre échanges et annulations, quelques places étaient encore disponibles jeudi soir sur les principaux trajets.

Mais les trains supprimés ou complets ont poussé de nombreux voyageurs à se tourner vers les autocars, le covoiturage, ou tout simplement leur voiture.

Bus et bouchons

Flixbus dit à l'AFP qu'il transporterait 115'000 passagers de vendredi à lundi, 10 à 15% de plus qu'en 2019.

"Je voulais prendre un train pour aller à Orléans mais c'était beaucoup trop cher. J'ai hésité à prendre un Blablacar mais c'était le même prix que le bus, alors j'ai réservé un bus", expliquait à l'AFP Valentine, croisée jeudi à la gare routière de Bordeaux.

Le loueur de voitures Ucar a décidé de surfer sur la grève pour proposer ses voitures pour le weekend, au prix d'un billet annulé.

Selon Bison Futé, la journée de vendredi risquait déjà d'être compliquée sur la route en Ile-de-France: le service d'information routière conseillant de quitter la région avant 10h00, avec un pic de bouchons attendu entre 15h00 et 18h00.

Il était déjà compliqué de se déplacer jeudi soir en Île-de-France, avec un niveau exceptionnel de près de 500 kilomètres de bouchons mesurés à 18H dans la région.

D'autres voyageurs ont adapté leurs jours de trajet en train.

"J'ai décidé de partir un jour avant, en posant un congé, et de décaler aussi mon retour, en faisant du télétravail", explique Xavier, qui rejoint Bayonne depuis Paris.

Air France, touchée aussi par un appel à la grève de deux syndicats d'hôtesses et stewards jusqu'au 2 janvier, a pour sa part indiqué qu'elle assurerait tous ses vols vendredi et samedi.

ATS
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