"Gardons un système de surveillance efficace du virus"

L'heure des assouplissements a sonné en Suisse. L'obligation du télétravail et la quarantaine disparaissent ce jeudi. Quant au reste des mesures sanitaires, la plupart pourrait être levées dans deux semaines déjà.

Le Conseil fédéral a annoncé de nouveaux allègements ce mercredi après-midi. Le gouvernement lance aussi une consultation sur le chemin à suivre pour sortir de la crise. Deux scénarios sont sur la table. Le plus optimiste prévoit une levée presque totale des restrictions sanitaires dès le 17 février. Le certificat Covid pourrait tomber tout comme le port du masque dans les espaces publics à l'intérieur, les transports en commun ou encore dans les magasins. Les rassemblements privés ne seraient plus limités également.

Ainsi, on pourrait aller, par exemple, au restaurant ou au cinéma sans avoir besoin de pass sanitaire et on pourrait aussi se réunir à 20 ou 30 pour un anniversaire dans le cadre privé.

Risque calculé

Alors que la Suisse enregistre un nombre toujours très élevé de cas quotidien de Covid et que la situation reste tendue dans certains hôpitaux, le Conseil fédéral n'est-il pas en train de s'emballer? "Le gouvernement prend un risque, oui, mais il est certainement calculé", répond Arnaud Chioléro, épidémiologiste à l'Université de Fribourg. "Je pense qu'on arrive à un moment où on est prêt à supporter un fardeau de la maladie tout en maintenant une vie la plus normale possible."

Le professeur en santé publique est surtout d'avis qu'il faut conserver un monitoring méticuleux de la situation épidémiologique à l'avenir. "On a vécu deux étés calmes où on a l'impression qu'il ne s'est pas passé grand chose avant que la pandémie ne resurgisse de façon très sévère. Si on allège les mesures, gardons donc un système de surveillance efficace pour prendre rapidement des mesures si d'aventure un nouveau variant nous arrive dessus."

Vaccination utile

Arnaud Chioléro, qui dirige le laboratoire de santé des populations à l'Université de Fribourg, estime qu'il ne faut pas non plus baisser la garde au niveau de la vaccination. "Nous avons des vaccins qui sont fiables et qui protègent bien contre les formes graves de la maladie. Il faut continuer à vacciner dans les prochains mois. Cela sera un élément déterminant pour prévenir de nouvelles surcharges hospitalières."

Le Conseil fédéral met en consultation toutes ses propositions d'allègements auprès des cantons jusqu'au 9 février. Le gouvernement ne devrait rien confirmer avant le 16 février prochain