Gaza: la Défense civile fait état d'au moins 36 morts

La Défense civile de Gaza a rapporté que les frappes israéliennes ont fait au moins 36 victimes, dont six près d'un centre d'aide humanitaire.

Des Palestiniens cherchent des corps et des survivants dans les décombres d'une maison détruite après une frappe aérienne israélienne sur le quartier d'Al Sabra dans la ville de Gaza, le 7 juin 2025. © EPA/MOHAMMED SABER

La Défense civile de Gaza a indiqué qu'au moins 36 personnes avaient été tuées samedi par les forces israéliennes dans différents endroits, six d'entre elles près d'un centre d'aide. L'armée a fait état de tirs de sommation en direction de "suspects".

Les forces israéliennes ont par ailleurs annoncé samedi avoir ramené au cours d'une opération spéciale à Gaza le corps d'un otage thaïlandais enlevé lors de l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre.

Après 21 mois de guerre, Israël fait face à une pression internationale pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien où la situation humanitaire est désastreuse, l'ONU mettant en garde contre une famine du fait des restrictions imposées par Israël sur l'aide humanitaire.

L'armée israélienne y a intensifié à la mi-mai son offensive dans le but affiché de libérer les derniers otages du 7-Octobre, prendre le contrôle de tout le territoire et anéantir le Hamas qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

Samedi à l'aube, "six personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées par les forces d'occupation israéliennes, près du rond-point d'Alam", où des habitants s'étaient rassemblés pour obtenir de l'aide humanitaire du centre américain situé à environ un kilomètre, dans le gouvernorat de Rafah (sud), a déclaré à l'AFP le porte-parole de cette organisation de premiers secours, Mahmoud Bassal.

Danger

Un Gazaoui témoin de la scène, Samir Abou Hadid, a raconté à l'AFP que des milliers de personnes s'étaient rassemblées près du rond-point, et "au moment où certaines tentaient d'avancer vers le centre d'aide, les forces d'occupation israéliennes ont ouvert le feu à partir de véhicules blindés stationnés près du centre, tirant en l'air, puis sur des civils".

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué que des soldats dans la région de Tel al-Sultan pendant la nuit avaient "appelé des suspects à s'éloigner, mais comme ils continuaient à avancer, mettant les troupes en danger, les soldats ont répondu par des tirs de sommation", a-t-elle dit, ajoutant être "au courant d'informations faisant état de victimes".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès à mesure que les combats s'étendent, il est extrêmement difficile de confirmer de façon indépendante les bilans et les circonstances des morts dont fait état la Défense civile.

Plusieurs drames sont survenus récemment à proximité de ce centre d'aide géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

La GHF a débuté ses opérations fin mai à Gaza, après la levée partielle d'un blocus total imposé par Israël pendant plus de deux mois. Les Nations unies refusent de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Effondrement du système de santé

Le porte-parole de la Défense civile a rapporté d'autres bombardements à travers le territoire depuis l'aube, avec un bilan total d'au moins 36 morts depuis l'aube.

Dans un communiqué publié samedi, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde contre "l'effondrement du système de santé de la bande de Gaza", où "il n'y a déjà plus aucun hôpital en service dans le nord" du territoire.

L'armée israélienne a par ailleurs indiqué avoir récupéré dans la région de Rafah le corps de l'otage thaïlandais Natthapong Pinta, enlevé lors de l'attaque du 7-Octobre, dans le kibboutz Nir Oz.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a indiqué qu'il était venu en Israël pour travailler dans l'agriculture et avait été "tué en captivité".

De son côté, le ministère thaïlandais des Affaires étrangères s'est déclaré samedi "profondément attristé" par cette nouvelle.

ATS
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