Gaza: l'armée israélienne fait 33 morts
La Défense civile de Gaza a indiqué que 33 personnes avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé et affamé par plus de vingt mois de guerre. Onze d'entre elles étaient venues en quête d'aide humanitaire,
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées quand "les forces d'occupation (armée israélienne) ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 02h30 et 06h00 sur des milliers de citoyens rassemblés" dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.
"Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine", a-t-il précisé.
"Coups de semonce"
L'armée a indiqué à l'AFP que ses forces dans le centre de Gaza avaient tiré "des coups de semonce" sur "un groupe d'individus suspects" s'approchant "d'une manière qui représentait une menace potentielle". Elle a dit n'être "pas au courant de blessures".
Dix-neuf personnes ont aussi été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, précisant que l'armée avait fait exploser sept maisons à Beit Hanoun (nord).
Interrogée, l'armée israélienne a rappelé, au sujet de l'une de ces attaques, mener régulièrement des "opérations visant à démanteler les capacités militaires" du mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque le 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre à Gaza, dernier épisode du très long conflit israélo-palestinien.
Une attaque israélienne dans le nord-est de la ville de Gaza (nord) a encore fait trois morts, a ajouté M. Bassal.
Poussés par la faim malgré le danger
Début mars, Israël a imposé un blocus humanitaire total à la bande de Gaza, menacée de famine selon l'ONU, qu'il n'a assoupli que partiellement fin mai.
La Défense civile avait fait état mardi d'au moins 53 personnes tuées lors d'un afflux de milliers de Palestiniens près d'un centre d'aide dans le sud du territoire.
Une organisation au financement opaque soutenue par les États-Unis et Israël, la GHF, a ouvert fin mai à Gaza des centres d'aide, mais ses distributions ont été marquées par des scènes chaotiques et meurtrières.
La Défense civile rapporte des morts près des centres d'aide presque tous les jours. Des foules s'y rassemblent pourtant régulièrement à l'aube, attendant leur ouverture, ont constaté des photographes de l'AFP.
Israël empêche les médias d'être témoins
Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain de guerre, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile.
L'armée israélienne a parfois expliqué avoir ouvert le feu sur des personnes avançant, malgré des tirs de sommation, dans des "zones de combat".
Selon le bureau humanitaire de l'ONU, Ocha, des incidents "se produisent également de plus en plus le long des routes utilisées par l'ONU pour acheminer des fournitures".
Selon l'Ocha, la pénurie de carburant à Gaza a atteint "des niveaux critiques". "Sans réapprovisionnement immédiat, les services essentiels - y compris la fourniture d'eau potable - s'arrêteront très bientôt," a-t-il mis en garde.