Gaza: échange d'otages samedi
Trois otages retenus à Gaza, dont le père des deux derniers enfants israéliens captifs, doivent être libérés samedi contre 90 palestiniens. Il s'agira du quatrième échange de prisonniers depuis le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
Ofer Kalderon, Franco-israélien, Keith Siegel, Israélo-américain, ainsi que l'Israélien Yarden Bibas, dont l'épouse et les deux enfants, sont encore à Gaza, figurent sur la liste révélée vendredi par le Forum des familles d'otages. L'incertitude règne sur le sort de la mère et des deux enfants âgés de 2 et 5 ans.
Amani Sarahneh, porte-parole du Club des prisonniers palestiniens, a déclaré pour sa part qu'Israël libérerait en échange 90 détenus, "dont neuf purgent des peines à perpétuité et 81 des peines de longue durée".
Quinze otages et des centaines de prisonniers ont déjà retrouvé la liberté depuis le 19 janvier et l'entrée en vigueur de l'accord de trêve entre le Hamas et Israël, après plus de 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.
3e échange chaotique
Les otages avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque d'une ampleur sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas à partir de la bande de Gaza sur le sud d'Israël et ayant déclenché la guerre.
Ce nouvel échange doit avoir lieu seulement deux jours après le troisième, organisé jeudi dans des conditions compliquées, provoquant la colère en Israël et éclaboussant le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Deux jeunes Israéliennes et un octogénaire, ainsi que cinq Thaïlandais, sont rentrés en Israël aux termes de deux libérations distinctes organisées par le Hamas à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, et par le Jihad islamique à Khan Younès, dans le sud.
Si la première a été mise en scène dans le calme, l'autre a duré plusieurs heures et tourné au chaos. Les otages ont été remis au CICR après un long passage au coeur d'une foule survoltée et vociférante, sous la protection de combattants cagoulés et armés.
Amélioration demandée par le CICR
Dans une rare intervention publique lorsqu'il est mise en cause, le CICR a réclamé "une amélioration" de la sécurité et de la dignité des otages lors de ces libérations.
Le CICR, qui prône une neutralité absolue dans laquelle il puise son efficacité sur des terrains dangereux, a facilité le transfert de tous les otages de cette trêve, comme ceux de la première trêve, fin novembre 2023.
Il "ne contrôle ni le moment de la libération, ni le lieu, ni l'environnement. Les détails et la logistique sont déterminés par les parties elles-mêmes", a insisté l'organisation basée à Genève.
Durant les six semaines que compte la première phase de la trêve, 33 otages, dont huit décédés, doivent être libérés en échange d'environ 1900 Palestiniens incarcérés par Israël.
Arrivée de l'aide dans la bande de Gaza
Outre ces libérations, la trêve a permis un afflux de l'aide internationale dans la bande de Gaza, en proie à une catastrophe humanitaire.
L'entrée de l'aide pourrait toutefois être compliquée par l'entrée en vigueur jeudi de la décision d'Israël de rompre tout lien avec l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), et de l'obliger à fermer ses bureaux à Jérusalem.
"Les opérations humanitaires à Gaza continuent", a déclaré à New York Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU. Israël accuse l'Unrwa d'être "infestée" par le Hamas, accusations démenties avec véhémence par les Nations unies.
L'accord de trêve prévoit la reprise des négociations au 16e jour de son entrée en vigueur, soit lundi 3 février, pour discuter des modalités de la deuxième phase. Celle-ci vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, ce à quoi certains membres du gouvernement israélien s'opposent.
La dernière étape est censée porter sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des derniers otages décédés.