Comment les banques gèlent-elles les avoirs russes?

Les banques ont le devoir d’annoncer les fonds de leurs clients russes jusqu’à fin juin auprès du SECO. La BCF se dit peu concernée.

La BCF assure être très peu concernée par le gel des avoirs russes. Dans son portefeuille, seul 1% des clients sont étrangers. © KEYSTONE

En Suisse, les banques doivent appliquer les sanctions européennes et geler l'argent des oligarques russes. Les établissements bancaires doivent faire un travail d’identification de leurs clients pour dénoncer certains comptes et les bloquer.  

Aujourd'hui, plus de 7,5 milliards de francs ont été gelés en Suisse. Selon les estimations de l'Association suisse des banquiers, cette somme pourrait être 30 fois plus élevée. Contacté, le secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) ne peut pas faire d’estimation de l’argent bloqué par canton. Il précise toutefois que onze biens immobiliers situés dans quatre cantons ont été saisis. 

La BCF a maintenant jusqu’à fin juin pour dénoncer auprès du SECO tous les comptes des potentiels clients russes. L'établissement cantonal assure que la mesure concerne très peu de clients. "Les Russes sont une clientèle marginale chez nous", souligne Christophe Mettler, porte-parole de la banque cantonale de Fribourg.

Selon le représentant de la BCF, l’argent des oligarques russes est plutôt déposé dans des grandes banques ou des établissements privés à Zurich ou à Genève. Mais selon l’ONG Public Eye, il y a des mécanismes faciles pour dissimuler ces avoirs même dans les petites banques. "Les oligarques russes cachent leur fortune derrière des autres noms et des sociétés écrans enregistrées dans les paradis fiscaux", explique la porte-parole de l'organisation, Géraldine Viret.

Plusieurs ONG dénoncent l’opacité financière de la Suisse avec possibilité de dissimuler ces avoirs derrière des sociétés offshore, des trusts ou des fondations. Ce qui rend difficile la traque de ces avoirs.

RadioFr. - Karin Baumgartner
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