Grolley: enquête après des blagues racistes d'un sergent
La justice militaire enquête sur des propos discriminatoires tenus cet été par un sous-officier devant une centaine de soldats.

La justice militaire a ouvert une enquête concernant des blagues racistes, sexistes et antisémites prononcées par un sergent lors d'un cours de répétition à la caserne de Grolley en juillet dernier.
Selon Le Temps, qui a révélé l'affaire, ce sous-officier avait pris l'habitude de raconter chaque matin une "blague" provocatrice devant une centaine de soldats réunis pour l'appel. Ces propos discriminatoires, qui faisaient référence à l'Holocauste, aux femmes et aux étrangers, se sont répétés pendant près de trois semaines avec l'assentiment apparent d'un officier supérieur.
Lettre de dénonciation
RadioFr. a recueilli le témoignage anonyme d'un soldat présent lors de ce cours, qui confirme les faits reprochés au gradé. "C'était mon cinquième cours de répétition. Jamais dans un autre canton, je n'ai assisté à des scènes pareilles", témoigne-t-il.
La situation a escaladé jusqu'au dernier jour du cours, quand le sergent a fait une référence aux esclaves. Une sergente a alors porté plainte auprès de sa hiérarchie. Plusieurs soldats ont également écrit une lettre à leurs supérieurs pour dénoncer ces comportements.
Deux à cinq ans d'attente
Contactée par Le Temps, l'armée suisse réaffirme qu'elle "ne tolère aucune forme de discrimination" et confirme l'ouverture d'une enquête. Selon une juge militaire, il faudra généralement entre deux à cinq ans avant qu'une telle affaire ne soit jugée.
Cette affaire intervient alors que l'armée suisse promeut activement la diversité et vise à attirer davantage de femmes dans ses rangs. Une étude récente révélait pourtant que 40% des militaires ont subi des violences sexualisées, verbales ou physiques.