Grue'Zik: dans les coulisses des tambours
Le concours des tambours était un moment fort de la cantonale des musiques fribourgeoises à Bulle. On a suivi la fanfare de Romont-Orsonnens.
De jeudi à dimanche, les concours font vibrer la cantonale des musiques fribourgeoises. Jeudi, 26 groupes de tambours ont rivalisé de précision et de musicalité devant un jury attentif. Parmi eux, la section Romont-Orsonnens a livré une performance remarquée, décrochant la première place de la catégorie percussion/show ainsi que la deuxième place de la catégorie A.
La formation, née de l’union entre les tambours de Romont et ceux d’Orsonnens, brille autant par son attachement à la tradition du tambour suisse que par son goût pour l’innovation. "On aime beaucoup faire des morceaux de show, surtout lors de notre concert annuel. Mais on reste aussi très attachés aux pièces traditionnelles, notamment celles du répertoire bâlois", explique Baptiste Morel, directeur du groupe depuis 10 ans.
Cette double identité s’est illustrée lors du concours: une pièce imposée, une pièce libre, avec une participation en percussion/show, où les baguettes s’envolent parfois dans les airs et qui a visiblement ravi le jury. Philippe Vidoudez, juge, détaille les critères d’évaluation: "On juge l’exécution technique, la rythmique, la dynamique et la musicalité. Ce qui fait la différence entre une bonne et une excellente prestation, c’est l’émotion, le groove, ce petit plus qui donne envie de bouger. »
Une préparation de longue haleine
Le chemin jusqu’au concours a été jalonné de nombreuses répétitions, comme le raconte Felipe Ramos, membre de la section. "On a commencé une fois par semaine jusqu’en janvier, puis deux fois par semaine dès février. C’est beaucoup d’investissement." Pour le groupe, cette cantonale était une première, la dernière ayant eu lieu il y a une décennie.
Ce concours avait une saveur toute particulière pour Baptiste Morel. "C’est ma première et dernière fête cantonale en tant que directeur. J’avais manqué la précédente, annulée à cause du Covid, et aujourd’hui, je passe la main à Felipe. C’est un moment fort."
À quelques minutes de la prestation, il confiait son état d’esprit. "Je suis serein. Ce qui compte, c’est le plaisir de jouer ensemble. On est une bande de copains, pas une équipe de pros. On est là pour partager."
La relève en question
La Fête des musiques fribourgeoises, c'est aussi l'occasion de soulever la question de la relève. Pour Baptise Morel, la passion du tambour se transmet, mais non sans défis. "Le tambour n’est pas reconnu au conservatoire. On forme les jeunes entre amateurs. Il faudrait un vrai cadre pour assurer la relève, avec des formations professionnelles."
Le niveau observé par le jury lors de cette 24e édition est porteur d'espoir. "Il y a eu de très belles surprises. On sent que les sections ont beaucoup travaillé. Le niveau progresse, et c’est très encourageant pour l’avenir", analyse Philippe Vidoudez.
