Hamas prêt à libérer des otages

Le Hamas s'est dit prêt jeudi à appliquer l'accord de trêve avec Israël et libérer des otages "selon le calendrier" prévu. Israël exige du mouvement islamiste qu'il libère trois otages "vivants" samedi pour garantir la poursuite du cessez-le-feu à Gaza.

Des centaines de milliers de déplacés ont déjà pu regagner le nord du territoire, une région très densément peuplée avant la guerre où les combats ont été les plus destructeurs, pour retrouver leurs maisons en ruines. © KEYSTONE/AP/Jehad Alshrafi

Après plusieurs jours d'incertitude, cette annonce du Hamas laisse présager un nouvel échange d'otages contre des prisonniers palestiniens samedi, le sixième depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 19 janvier.

Le cadre de l'accord "stipule clairement que trois otages vivants doivent être relâchés samedi par les terroristes du Hamas", a déclaré David Mencer, porte-parole du gouvernement israélien. "Nous avons déjà amassé des forces à l'intérieur et autour de Gaza, donc si ces trois-là ne sont pas relâchés (...) d'ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendra fin", a-t-il averti.

Médiation de l'Egypte et du Qatar

Selon la télévision Extra News, proche de l'Etat égyptien, une médiation menée par l'Egypte et le Qatar a permis de "surmonter les obstacles" qui mettaient en danger le cessez-le-feu entré en vigueur après 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.

La trêve a été mise à rude épreuve ces derniers jours par des échanges de menaces entre le Hamas et Israël, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait averti mardi que la guerre pourrait reprendre si les otages n'étaient pas libérés samedi.

Le Hamas avait menacé de bloquer ces libérations en accusant Israël de plusieurs violations de l'accord, notamment d'entraver l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien en ruines.

Selon des sources palestiniennes, les médiateurs ont obtenu une "promesse israélienne de mettre en oeuvre les dispositions du protocole humanitaire" prévues, ce qui devrait permettre l'entrée à Gaza "de préfabriqués, tentes, carburant, équipement lourd, médicaments, et matériaux de rénovation des hôpitaux".

Engins lourds en attente à Rafah

Des dizaines d'engins de chantier et de camions transportant des préfabriqués se sont positionnés jeudi au poste-frontière de Rafah dans l'attente de pouvoir entrer à Gaza depuis l'Egypte.

Israël a cependant affirmé qu'aucun "équipement lourd" n'était autorisé à traverser ce passage, réservé aux évacuations médicales selon l'accord de trêve. L'aide humanitaire transite par le poste de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza.

Dans ce contexte, le chef du Bureau de l'ONU pour les services d'appui au projet (Unops), relevant que la "catastrophe humanitaire se poursuit" à Gaza, a appelé à un accès "rapide", et "sans entrave" de l'aide.

Incertaine

La suite de l'application de l'accord reste incertaine, alors que les négociations sur la deuxième phase, censée prendre effet début mars, n'ont toujours pas commencé.

Depuis le 19 janvier, 16 otages israéliens et 765 prisonniers palestiniens ont été libérés, sur un total de 33 otages et 1900 détenus devant l'être durant les 42 jours de la première phase de l'accord.

La deuxième phase de la trêve est censée permettre la libération de tous les otages et la fin définitive de la guerre, avant la dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza, un chantier chiffré par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

Plus de 48'000 morts

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1210 personnes côté israélien, en majorité des civils. L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48'222 morts, en majorité des civils.

Au pied de squelettes d'immeubles, entre les débris de munitions et les flaques d'eau boueuse, des habitants de Gaza veulent croire à la fin des hostilités. "La guerre ne va pas reprendre, car personne n'y a intérêt", a affirmé à l'AFP Abdel Nasser Abou al-Omrain.

Des centaines de milliers de déplacés ont déjà regagné le nord du territoire palestinien, une région très densément peuplée avant la guerre où les combats ont été les plus destructeurs, pour retrouver leurs maisons en ruines. Mais pour M. Abou al-Omrain, "Gaza est devenu un enfer insupportable, et nous ne pouvons pas y vivre".

ATS
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