Huit cents anciens enfants placés réunis

Près de 800 anciens enfants placés et autres victimes d'abus se sont réunis samedi à Thoune à l'occasion d'une fête organisée par la Fondation Guido Fluri. Le conseiller fédéral Beat Jans était de la partie.

Plus de 800 anciens enfants placés de force se sont réunis samedi à Thoune à l'invitation de Guido Fluri, auteur de l'initiative de réparation. © KEYSTONE/MARCEL BIERI

Pour Guido Fluri, l'auteur de l'initiative sur la réparation, après des décennies de tabou, l'histoire des enfants placés de force fait aujourd'hui partie intégrante de l'histoire suisse, explique-t-il dans un communiqué. Les enfants placés ne sont plus aujourd'hui des victimes, mais des témoins de leur époque.

Selon lui, ces personnes aujourd'hui adultes ont acquis une nouvelle confiance en soi grâce au travail de mémoire collectif. Selon la fondation, 12'000 personnes concernées ont reçu une reconnaissance officielle des souffrances subies ainsi qu'une contribution de solidarité.

Dans son discours, le ministre de la justice Beat Jans a souligné l'importance de la reconnaissance publique, du travail de mémoire et aussi des contributions de solidarité. Ce qui s'est passé montre que "notre Etat de droit est loin d'être parfait. Mais il nous offre aussi la chance de l'améliorer".

Prise de conscience

Beat Jans a souligné que la reconnaissance de cette sombre période de l'histoire suisse suscite désormais l'attention dans toute l'Europe. En janvier, le Conseil de l'Europe a voté un traitement des cas de maltraitance du passé similaire à celui de la Suisse dans ses Etats membres.

Jusqu'en 1981 en Suisse, des dizaines de milliers d'enfants et d'adultes ont fait l'objet de mesures de coercition à des fins d'assistance ou de placement. Les enfants placés ont été exploités dans des fermes comme main-d'œuvre bon marché, ont subi des violences physiques et ou psychiques et ont souvent été victimes d'abus sexuels.

ATS
...