"Il faut inscrire une éducation sans violence dans la loi"

Près d'un enfant sur deux subit des violences parentales, selon une étude. Christine Bulliard-Marbach s'active au Parlement.

Christine Bulliard-Marbach est conseillère nationale fribourgeoise (Le Centre). © KEYSTONE

En Suisse, près d'un enfant sur deux subit des violences parentales. Une enquête menée par l'Université de Fribourg auprès de quelque 1000 parents a analysé le phénomène en Suisse.

Les châtiments corporels et les comportements blessants, correspondants à des violences psychologiques, sont encore trop présents dans de nombreuses familles helvétiques et semblent souvent érigés en méthodes d’éducation, estime la fondation Protection de l'enfance Suisse. Près de 40% des parents ont déjà utilisé de tels châtiments contre leur enfant. Les fessées constituent la punition la plus courante (15%).

Face à ce constat alarmant, la fondation a lancé lundi une campagne nationale de sensibilisation et réclame des changements au niveau politique. Elle appelle à inscrire dans la loi un droit à une éducation sans violence. Protection de l'enfance Suisse rappelle qu'actuellement les châtiments corporels ne sont pas interdits par la loi suisse tant qu’ils ne laissent pas de blessures visibles.

Un avis partagé par la conseillère nationale fribourgeoise Christine Bulliard Marbach. "Ce chiffre fait peur et surprend. Comment est-ce possible d'obtenir de tels résultats encore aujourd'hui en 2022? ", s'interroge l'élue., qui a déposé une motion au Parlement demandant d'inscrire dans le Code civil le droit à une éducation sans violence.

"L'éducation des enfants est certes une affaire privée, mais la violence envers les enfants ne l'est pas", poursuit la centriste. Les pays voisins qui l'ont inscrit dans la loi ont observé une diminution des violences parentales.

Mais, alors que la famille est, par définition, un espace de tension, est-il vraiment possible d'en faire un lieu immaculé, sans violence? "Bien sûr que non. Je suis aussi maman et certainement, il y a eu une gifle. Mais la gifle ou le châtiment corporel en tant qu'outil éducatif devient grave. La politique doit agir", estime-t-elle.

Accepté par le Conseil national, le texte déposé par Christine Bulliard-Marbach doit désormais être examiné par la commission des affaires juridiques du Conseil des Etats début novembre.

RadioFr. - Mehdi Piccand
...