Incendies en Broye: l'auteur présumé nie presque tout

L'homme de 25 ans reconnaît uniquement avoir bouté le feu à la cave de son immeuble. Le procès se poursuit mercredi.

Près de 80 animaux ont péri dans les incendies qui ont frappé la Broye en 2017. © KEYSTONE

L’incendiaire présumé de la Broye fait face à la justice depuis mardi. Quatre ans après un été 2017 qui a bouleversé la Broye,  avec 12 incendies criminels perpétrés en moins d'un mois, le procès s'est ouvert devant le Tribunal pénal de la Broye.

Interrogé, l'auteur est resté impassible. Il a reconnu un seul incendie: celui qu'il a déclenché dans la cave de son immeuble début août, juste avant d'être arrêté. Pour les 11 autres incendies, dont celui qui a ravagé les écuries de l'Institut équestre national d'Avenches ou une ferme à Payerne, l'auteur présumé nie en bloc. Il l'a répété à plusieurs reprises: "Le seul incendie que j’ai commis, c’est celui du 5 août".  Et quand le juge lui demande si c’est une coïncidence que tout s’arrête après son emprisonnement, il répond simplement que "oui" et que "ça n’a rien à voir".

Quant à la nuit du 5 août, durant laquelle il déverse de l’essence dans la cave de son immeuble avant d’y mettre le feu, le jeune peine à expliquer son acte. Au fil des questions du juge, il affirme que c’était à l’époque son seul moyen de communiquer, alors qu’on l’accusait des autres incendies perpétrés dans la région. Il finit par dire qu'il regrette son acte et s’excuse devant les locataires présents.

Cauchemars, nuits blanches et rêve brisé

Interrogées durant la matinée, certaines victimes de ces incendies ont eu de la peine à retenir leur émotion. "Mon bébé qui avait trois mois à l'époque se réveille chaque nuit à 2h50 en pleurs et en cris", a expliqué un jeune papa qui vivait dans l'un des immeubles, touchés deux fois par le feu en moins d'un mois.

Une mère de trois enfants a confié s'être inquiétée pour l'un de ses fils, qui faisait des cauchemars et appelait au secours toutes les nuits. Une inquiétude aussi vécue par une autre famille, celle d'agriculteurs dont la ferme est partie en flammes. "Mon fils rêvait d'être paysan car il aimait le bétail. Il deviendra quand même agriculteur, mais sans bétail. Il a été longtemps en colère pour ça", a-t-elle confiée devant le juge.

Le procès se poursuit mercredi avec l'audition d'un expert-psychiatre, puisque l'auteur présumé de ces incendies souffre de troubles de la personnalité. Il est en prison depuis 2017.

RadioFr. - Loïc Schorderet
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