Fribourg doit faire mieux pour soutenir les proches aidants
Aider un proche invalide est un travail sous-évalué, autant par l'État que par les proches aidants eux-mêmes, estime Pro Infirmis.
Alors oui, depuis le 1er janvier de cette année, le forfait journalier pour les proches aidants a été augmenté de 10 francs, passant de 25 francs à 35. Mais pour les milieux concernés, aider un proche à se vêtir, à se doucher, ou à manger au quotidien doit être encore mieux valorisé financièrement.
C'est notamment l'avis de Giovanna Garghentini Python, directrice de Pro Infirmis. "Bien sûr qu'on se réjouit de cette hausse, mais ce n'est toujours que 35 francs par jour. Pour des personnes qui s'occupent souvent 24 heures sur 24 de leur proche, ça reste une somme minimale."
Que faudrait-il faire alors? "Reconnaître le travail qu'ils font", répond Giovanna Garghentini Python. "Et évaluer les montants que le canton économise parce qu'ils ne mettent pas leurs proches en institution."
Un travail sous-évalué
Les proches aidants minimisent aussi souvent leurs tâches au quotidien, ce qui complique leur rémunération. Lors de l'évaluation faite pour déterminer le forfait journalier, ils ne sont pas conscients de tout ce qu'ils accomplissent, estime la directrice de Pro Infirmis.
"Ils se disent qu'aider leur mari, leur femme ou leur enfant, c'est normal", constate Giovanna Garghentini Python. "Ils ne réalisent pas que beaucoup de tâches dépassent la normalité. Habiller, doucher et nourrir un enfant qui est déjà adulte, par exemple, mérite une reconnaissance."
La Fribourgeoise précise que l'entrée en vigueur d'une nouvelle grille forfaitaire ne demande pas une réévaluation des cas. À noter que ces indemnités sont gérées par les communes, qui assurent seules le financement de cette prestation au travers des différents réseaux de santé. En 2022, elles ont versé plus de 14 millions de francs à 2 200 proches aidants.
