Israël intensifie encore son offensive

De nouveaux bombardements ont visé mardi la bande de Gaza, où Israël a annoncé une nouvelle intensification des combats contre le Hamas, malgré les appels internationaux à faire taire les armes et les lourdes pertes civiles dans le territoire palestinien assiégé.

Mardi matin, de la fumée s'élevait après un bombardement dans le sud de Gaza, où Israël a annoncé concentrer désormais l'essentiel de son offensive contre le Hamas et qui abrite de nombreux déplacés ayant fui le nord. © KEYSTONE/AP/Leo Correa

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé lundi que la paix ne serait obtenue que si Gaza est "démilitarisée" et "déradicalisée", plus de deux mois et demi après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007. La guerre a provoqué d'immenses destructions et un désastre humanitaire dans la bande de Gaza, où la famine menace et où la plupart des hôpitaux sont hors service.

Mardi matin, de la fumée s'élevait après un bombardement au-dessus de la grande ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, où Israël a annoncé concentrer désormais l'essentiel de son offensive contre le Hamas et qui abrite de nombreux déplacés ayant fui le nord.

Selon un correspondent de l'AFP, les frappes israéliennes se sont poursuivies durant la nuit notamment sur Khan Younès et la ville voisine de Rafah, à la frontière égyptienne, où s'entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des camps de fortune.

Trente corps de victimes des bombardements ont été transportés ces dernières 24 heures à l'hôpital Nasser de Khan Younès, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'armée a annoncé mardi avoir frappé au cours de la journée écoulée plus de cent cibles du Hamas, dont des entrées de tunnels et des sites militaires utilisés pour attaquer les soldats, notamment à Jabaliya, dans le nord, et à Khan Younès.

"Nous n'arrêtons pas, (...) nous intensifions les combats dans les jours à venir. Ca sera une longue guerre", a affirmé lundi Benjamin Netanyahu, après s'être rendu à Gaza.

"Le Hamas doit être détruit, Gaza doit être démilitarisée et la société palestinienne doit être déradicalisée", a-t-il également déclaré au Wall Street Journal.

"Des récits déchirants"

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 20'674 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, qui ont aussi fait près de 55'000 blessés.

En Israël, l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza a fait environ 1140 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens disponibles. Environ 250 personnes ont été enlevées par le Hamas, selon Israël, dont 129 restent détenues à Gaza.

Selon l'armée, 158 militaires ont été tués au combat depuis le début de son offensive terrestre à Gaza le 27 octobre.

Dans ce petit territoire surpeuplé, soumis par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, la guerre a forcé 1,9 million de personnes à fuir leur foyer, soit 85% de la population selon l'ONU.

Les derniers jours ont été particulièrement meurtriers.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'est rendue à l'hôpital de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza après une frappe sur un camp de réfugiés voisin, a entendu des "récits déchirants" de familles entières tuées, a raconté lundi sur X son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

"Cette dernière frappe sur une communauté de Gaza montre bien pourquoi il faut un cessez-le-feu tout de suite", a-t-il affirmé.

Cette frappe dimanche sur le camp d'al-Maghazi a tué au moins 70 personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas. L'armée israélienne a dit "vérifier l'incident".

L'entrée de l'aide humanitaire à Gaza n'a pas augmenté de manière significative, malgré le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution réclamant son acheminement "immédiat" et "à grande échelle".

Pression pour libérer les otages

En Israël, la pression perdure pour libérer les otages. Lundi, M. Netanyahu a été chahuté lors d'un discours au Parlement par des familles qui scandaient "Maintenant, maintenant!". "Et si c'était ton fils?", "80 jours, chaque minute c'est l'enfer", pouvait-on lire sur des banderoles.

Le Hamas, considéré comme un groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, exige une fin des combats avant d'entamer de nouvelles négociations pour des libérations d'otages.

Malgré l'intransigeance des deux camps, les médiateurs égyptiens et qataris tentent de négocier une nouvelle trêve, après celle d'une semaine fin novembre qui a permis la libération de 105 otages contre 240 prisonniers palestiniens et l'entrée à Gaza, depuis l'Egypte, d'importants convois aide humanitaire.

ATS
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