"J'ai un intérêt pour le polar trash depuis longtemps"
Le procureur neuchâtelois Nicolas Feuz est aussi un écrivain reconnu. Interview dans Fribourg fait Maison.

Nicolas Feuz a déjà signé 15 romans, dont le dernier "Brume Rouge". La trame suit un tueur en série qui vise les "Greta" entre la France et la Suisse. Ce thriller écolo s'ouvre sur le meurtre d'un nourrisson à l'hôpital Pourtalès. "Certains lecteurs m'ont dit "t'avais pas le droit"", admet-il. "Le prologue est violent, oui, mais la suite l'est moins que mes autres livres."
L'écrivain balaie pourtant l'adjectif "gore". "Je trouve le terme assez négatif. Je préfère dire polar trash." Qu'importe le qualificatif, la recette sanglante fonctionne. L'homme de loi vient de recevoir pour "Heresix" le Prix de l'Evêché 2022, l'une des récompenses les plus prestigieuses de la littérature policière francophone. "Quand on entend son nom, on ne s'y attend pas du tout. Je me souviens avoir fait un tour sur moi-même!", raconte-t-il en riant.
Si sa plume séduit au-delà des frontières nationales, Nicolas Feuz se plaît toutefois à garder un ancrage local. D'ailleurs, "Brume Rouge" se déroule en partie dans le canton de Fribourg. "J’ai eu beaucoup de plaisir à envoyer mes enquêteurs manger dans un restaurant du Mouret, ou traverser Bulle et La Tour-de-Trême."
Vivre de ses romans
Aujourd'hui, le Neuchâtelois se voit davantage vivre de ses fictions. "Je ne m'imagine pas aller jusqu'à la retraite comme procureur, non." Il faut dire que l'intérêt du quinquagénaire pour la littérature policière précède ses débuts professionnels.
Ses premiers pas d'écrivain étaient malgré tout un peu un accident. "En 2010, j'étais en vacances au Kenya et j'étais à court de lecture. Sur place, j'ai commencé à cogiter un scénario." Quelques mois plus tard, il tenait le premier volume de sa "trilogie massaï", publiée en 2013.
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